Attentats : pas de trêve politique pour Christiane Taubira

Christiane Taubira mardi 17 novembre 2015 à l'Assemblée-Nationale
Huée, mardi 17 novembre, à l'Assemblée nationale avant même de prendre la parole, Christiane Taubira a été ce jeudi 19 la cible de Marine Le Pen sur France Inter et de François Fillon sur Sud Radio.
Ce jeudi 19 novembre, Marine Le Pen dans un discours offensif contre le gouvernement de Manuel Valls, a demandé notamment la démission de Christiane Taubira, ministre de la Justice. La Présidente du Front National indique qu'"hier encore un islamiste s'est évadé de prison lors d'une autorisation de sortie". Mais vérification faite, aucune évasion n'a été signalée par les autorités pour la journée du mercredi 18 novembre, même si une évasion datant du mois d'octobre cette fois a bien été rapportée par l'AFP mercredi.

"Comprendre les jeunes qui partent en Syrie"

Marine Le Pen a également accusé la Garde des Sceaux d'avoir dit qu'il fallait "comprendre les jeunes qui partent en Syrie". Là aussi, l'extrait visé par la Présidente du Front National, a été diffusé sur l'antenne de France Inter. Christiane Taubira ne dit pas qu'il "faut comprendre les jeunes qui partent faire le jihad", mais qu'il faut comprendre les causes qui font qu'ils partent, pour mieux les combattre. Accusant l'émission de France Inter d'être "un tribunal", Marine Le Pen a ensuite quitté le plateau de la matinale pendant la coupure pub.

"Hollande devrait régler le cas Taubira" selon François Fillon

L'ancien Premier ministre François Fillon (Les Républicains) s'est interrogé ce jeudi sur Sud Radio et Public Sénat sur la volonté de Christiane Taubira de "mettre en œuvre une politique de sécurité qui permette de protéger les Français". François Fillon affirme avoir écouté Christiane Taubira sur Europe 1 hier matin : "elle n'a pas réussi une seule fois à dire qu'elle soutenait les propositions du président de la République".

"Moi, je ne réclame jamais la tête de quelqu'un, mais je dis au président de la République : prenez vos responsabilités, si vous voulez vraiment mettre en œuvre une politique de sécurité qui permette de protéger les Français, veillez à ce que tous les membres de votre gouvernement jouent le jeu". Ajoutant : "François Hollande s'est tellement trompé depuis trois ans qu'on peut s'interroger sur sa capacité à l'Elysée pour 2017".

Taubira, tête de turc des députés de droite

Sur la page Facebook de l'Assemblée Nationale, les commentaires outrés ont déferlé pour qualifier la séance de mardi. Un "spectacle pitoyable", "Nous ne vous avons pas élus pour ça", "indigne",…sont quelques unes des réactions des internautes.  

Un député Les Républicains avait notamment interrompu le Premier ministre d'un bruyant : "c'est bien trop tard", sur la réponse gouvernementale aux attentats et Christiane Taubira été huée avant même de prendre la parole. Regardez :


Claude Bartolone (PS) a d'ailleurs procédé mercredi à un rappel à l'ordre "très solennel" à tous les présidents de groupes politiques. Résultat : la séance de mercredi après-midi, qu'il avait présentée comme un "oral de rattrapage" et ouverte par un hommage unanime et une ovation debout aux forces de l'ordre après l'opération anti-terroriste à Saint-Denis, a été inhabituellement calme et consensuelle. Le Premier ministre Manuel Valls a été applaudi à plusieurs reprises, y compris à droite, et Christiane Taubira, très souvent chahutée, a été épargnée.