Le soir des attentats de Paris, cet agent de sécurité contrôlait les spectateurs du match France-Allemagne au Stade de France. Dans un entretien accordé à la chaîne américaine NBC, ll affirme avoir refusé l'accès à Bilal Hadfi, l'un des trois terroristes kamikazes.
Il voulait accéder au Stade sans billet
Ce soir du 13 novembre dernier, Salim Toolibally, 42 ans, agent de sécurité arrivé de l'île Maurice à l'âge de 16 ans, est affecté à la porte L du Stade de France pour contrôler les entrées de la rencontre amicale de football France-Allemagne. "J'ai remarqué l'allure louche d'un homme habillé en tenue de sport. Il voulait avoir accès au stade sans billet d’entrée. Je lui ai fait comprendre que sans le billet ce serait impossible pour lui de pénétrer à l'intérieur. Il a alors tenté de se faufiler entre les spectateurs pour se glisser entre les portiques », racontait Salim au magazine mauricien Star, le 22 novembre dernier.La suite, il l'a confié sur la chaîne américaine NBC. L'homme au comportement suspect lui indique alors "j'appelle quelqu'un pour avoir un billet." Ajoutant, "il était très étrange". L'homme s’est ensuite dirigé vers une autre porte, face à un autre gardien. Comprenant son petit manège, Salim a mis en garde son collègue, lui demandant expressément de ne pas le laisser passer.
Il prend conscience d'avoir arrêté un des trois kamikazes
Le sang froid et le professionnalisme de Salim Toorabally ont sans doute permis d'éviter un attentat qui aurait pu s'avérer dramatique. Quelque minutes après, l'agent de sécurité entend une première explosion qu'il dit avoir ressenti "au cœur. C'était vraiment fort, puissant." La deuxième explosion, "était comme un volcan en éruption. J'ai tout de suite pensé au président de la République qui était présent dans le Stade et là j'ai eu vraiment peur" conclut-il.La troisième explosion arrive quelques secondes plus tard et donne le coup d'envoi d'une soirée d'horreur. N'écoutant que son courage, Salim n'a pas hésité à aller aider les autres membres de la sécurité qui étaient en train d’évacuer les lieux. Plus tard, questionné par la police, il prend conscience d'avoir arrêté un individu qui essayait de pénétrer dans le stade et c'est en voyant une photo de Bilal Hadfi qu’il a finalement pu mettre un nom sur ce visage.