Salon du livre de jeunesse de Montreuil : Dany Laferrière écrit aussi pour les enfants

L'écrivain Dany Laferrière publie des livres pour enfants depuis 2006.
Au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil (Seine Saint-Denis, du 2 au 7 décembre), l’écrivain et académicien Dany Laferrière est venu présenter ses livres pour enfants. La1ere.fr l’a rencontré sur son stand. "Les enfants sont des poètes nés", confie l'auteur. 
C’est une facette littéraire de Dany Laferrière que l’on connaît peu. L’écrivain canadien d’origine haïtienne écrit aussi des livres pour la jeunesse. Au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, qui se termine ce lundi, le célèbre romancier est venu présenter ses ouvrages, tous publiés au Québec aux éditions de la Bagnole.
 
« Une éditrice m’avait proposé d’adapter un de mes livres, "L’Odeur du café", pour la jeunesse », explique Dany Laferrière à La1ere.fr. « Au départ cela ne m’intéressait pas d’écrire pour les enfants. Mais finalement j’ai décidé de le faire. Je lui ai proposé trois thèmes qui je pense intéressent les enfants du monde entier : l’amour, la mort et la politique ».
 

Folle passion 

L’auteur a commencé par l’amour avec « Je suis fou de Vava ». C’est un texte très personnel qui évoque la vie du jeune Dany à Petit-Goâve en Haïti et sa folle passion pour la petite Vava, ainsi que son rapport affectueux avec sa grand-mère, figure iconique que l’on retrouve dans nombre de ses ouvrages. Deuxième livre de la trilogie, « La Fête des morts » raconte cette célébration très particulière en Haïti, vécue sur un mode initiatique et joyeux. Enfin, « Le Baiser mauve de Vava » est  « une sorte de réinterprétation de la Belle au Bois dormant avec une situation politique dramatique à Petit-Goâve », précise Dany Laferrière. Le livre évoque en effet la triste époque de la dictature des Duvalier et leurs terrifiantes milices, les « tontons macoutes ».

Version créole 

L’académicien a travaillé avec l’illustrateur canadien Frédéric Normandin. Ce dernier n’est jamais allé en Haïti mais son imaginaire s’est librement inspiré, avec succès, des indications et des souvenirs de Dany Laferrière. « Je lui ai dit de lire "L’Odeur du café", et de faire des images à partir des émotions et des sensations qui lui venaient. Et j’ai créé les histoires après. Je trouvais que c’était plus facile » confie l’auteur.
 
Depuis 2006, date de publication du premier ouvrage, la trilogie a eu énormément de succès au Canada (prix du Gouverneur général en 2006 pour « Je suis fou de Vava ») et en Haïti, où les livres font partie des programmes de certaines écoles de ces pays. Il existe également une version créole du premier tome sous le titre « Mwen damou pou Vava » chez le même éditeur. « Quand j’écris pour les enfants je ne suis pas obligé d’entrer dans les détails », dit Dany Laferrière. « Les enfants sont des poètes nés qui n’ont pas besoin d’intermédiaire. Ils comprennent très rapidement ».