Répit pour le nickel, mais pas pour Eramet qui rechute brutalement

Au coeur de l'usine Larco en Grèce.
Le cours du nickel s’est légèrement repris ce vendredi, soutenu par une nouvelle baisse des stocks mondiaux. Il était temps, le métal a connu un mauvais début d’année. Eramet et sa filiale calédonienne SLN sont une nouvelle fois dans la tourmente. 
Comme tous les métaux industriels, le nickel a été pris dans la tourmente des bourses chinoises. Par deux fois en une semaine, les bourses de Shenzen et Shangai ont été fermées après la dégringolade du cours des actions. Dans notre économie mondialisée, un indicateur de production manufacturière médiocre pour la Chine fait chuter le prix du nickel de près de 3% en 48 heures. A Shangai, l’indice boursier CSI300, après avoir abandonné plus de 4%  regagnait 2,04% ce vendredi. Le relèvement du cours pivot de la monnaie chinoise a permis, en fin de semaine, le rebond des bourses chinoises et des matières premières. Pour autant, les analystes de Triland Metals à Londres soulignent que « le nickel semble encore vulnérable, d’autant qu’il n’y a pas d’amélioration sensible de la demande en métal par les industriels » conclue une note adressée ce jeudi aux investisseurs.
 

Les stocks du London Metal Exchange en baisse

Toutefois ce vendredi, les stocks de nickel dans les entrepôts du LME sont retombés sous la barre symbolique des 400.000 tonnes, ce qui a eu pour effet de soutenir le cours du métal qui progressait de 1,10 % à 8 485 dollars la tonne. Malgré ce léger rebond, le métal reste sous pression. Ainsi l’Indonésie, confrontée à des difficultés budgétaires et à la concurrence des Philippines et de l’Australie, pourrait décider d’assouplir son embargo et reprendre ses exportations de minerais de nickel vers la Chine, la Corée et le Japon.
 

Eramet poursuit son repli, la spéculation s'acharne

Sur le terrain des valeurs, les sociétés minières et industrielles implantées en Nouvelle-Calédonie ont souffert cette semaine. A la Bourse de Paris ce vendredi en fin d'après-midi, le groupe français Eramet décrochait brutalement de 7,30 %. Eramet subit un concentré de craintes lié aux mauvaises prévisions de croissance chinoise, aux pertes de sa filiale SLN en Nouvelle-Calédonie et au doute concernant le maintien de l’embargo indonésien sur le nickel. Le groupe minier est également soumis ces dernières heures aux attaques d'une spéculation intense et négative. De son côté, Glencore est en baisse de 1,12 %. Le négociant anglo-suisse de matières premières apparaît moins exposé au nickel que son concurrent français. Enfin, la multinationale canado-brésilienne Vale ne perd que 0,42% soutenue par la reprise des cours du fer dont elle est l’un des tous premiers producteurs mondiaux.