Salaires : des inégalités hommes-femmes moins marquées dans les départements d'Outre-mer

Les hommes français gagnent plus que les femmes, les études l'ont déjà démontré. Cependant, ces disparités varient en fonction des zones d'emploi. Et selon une étude de la Direction de l'animation de l'étude et de la recherche, c'est dans les DOM que ces inégalités seraient les moins marquées.
Edit du 07 novembre: Ce lundi, le collectif Les Glorieuses appelle les femmes à cesser le travail à 16 heures 34. Car ces dernières , qui gagnent en moyenne 15,5% des moins que leurs hommologues masculins n'auraient plus besoin de travailler jusqu'à la fin 2016, si elles étaient payées pareil. Elles toucheraient le même salaire, tout en fournissant près de deux mois de travail en moins.
Qu'en est il des ingélités salariales homems femmes dans les Outre-mer? En début d'année 2016, une étude s'était penchée sur la question.






Ces chiffres sont édifiants : en moyenne, en France les femmes ont un salaire inférieur de 19,1% à celui des hommes. Une étude de la Dares (la direction de l'animation de la recherche, des études et de la statistique) s'est penchée sur ces inégalités salariales. Elle a passé au crible 321 zones d'emploi, dont les Départements d'outre-mer, à l'exception de Mayotte. L'étude, publiée en décembre 2015 reposant sur des chiffres de 2010, Mayotte n'avait, à l'époque, pas le statut de département.
 
Le salaire moyen des Français pour un emploi à temps plein est de 2 081 euros. Dans les Dom, il varie de 2 608 euros dans la zone d'emploi de Kourou en Guyane, dominée par le secteur spatial, à 1 464 euros en Martinique.
 

Plus le salaire moyen est élevé, plus les écarts hommes femmes sont importants

Or, d'après les auteurs de l'étude, plus le salaire net mensuel est élevé dans une zone d'emploi, plus l'écart de salaires femmes-hommes est important. Ainsi lorsqu'on se penche sur les 10% de salariés les moins bien rémunérés, on s'aperçoit que les femmes gagnent plus que les hommes dans deux zones d'emplois des Dom, respectivement la zone Nord Atlantique en Martinique  (+ 4,7% pour les femmes)  et Marie Galante en Guadeloupe (+ 1,3%). (Retrouvez ici l'Atlas des zones d'emplois définies par la Dares)
 
Pour les salariés rémunérés au niveau du salaire médian, les hommes restent largement avantagés (jusqu'à 29% d'écart à Bagnols-sur-Ceze dans le Gard), à l'exception de deux zones situées dans les DOM: Cayenne en Guyane et la zone Nord Atlantique, en Martinique.
 
Idem pour les salariés les plus aisés, dans l'ensemble du territoire les hommes sont mieux payés que les femmes. En Alsace, à Wissembourg, les hommes gagnent près de 39,5% de plus que les femmes. Et c'est une nouvelle fois Outre-mer que l'écart est le plus faible, même s'il reste en faveur des hommes, avec une différence de 0.2% notée dans la zone Est de la Réunion.

Outre-mer, les jeunes femmes gagnent plus que les salariés

Cette plus faible disparité des salaires hommes-femmes Outre-mer se retrouve également lorsqu'on prend en compte différents facteurs. Ainsi, globalement, le salaire des hommes augmente avec l'âge de façon beaucoup plus marquée que celui des femmes : concernant les moins de 30 ans, seules 11 des 321 zones d'emplois étudiées montrent un avantage pour les femmes. Et surprise: 10 de ces 11 zones se situent dans les Dom.
Les secteurs d'activité, les contrats, la durée de travail ont été passés au crible. Les chercheurs ont ainsi découvert que dans le secteur de l'industrie, les salaires des hommes sont partout supérieurs à ceux des femmes, mais c'est en Guyane à Saint Laurent que l'écart (-6%) est le plus faible. Et dans le tertiaire, la zone d'Est de la Réunion affiche un rapport favorable aux femmes (+ 1,5%).
 

Des disparités avec l'Hexagone difficiles à expliquer

Comment l'expliquer que les femmes des Dom ne soit pas autant désavantagées que les autres? La Dares n'avance pas de réelle explication mais rappelle plusieurs faits. Tout d'abord, Outre-mer, le chômage est plus élevé que dans l'Hexagone. Par ailleurs, dans les entreprises de plus 50 salariés, les femmes sont plus nombreuses que les hommes. D'autre part, les femmes sont quasiment aussi nombreuses que les hommes à travailler à temps complet, ce qui contribue à réduire les inégalités. Et enfin, alors que l'âge est un facteur déterminant, un séniors salariés sont moins nombreux que dans l'Hexagone.