Le braquage d'un Quick pour financer un départ en Syrie devant la Justice

Le procès de quatre hommes, soupçonnés d'avoir braqué un fast-food dans le but de financer un départ en Syrie se tient depuis mardi devant le tribunal correctionnel de Paris. Jimmy, un  Guadeloupéen figure au banc des prévenus.
Ils sont quatre prévenus à comparaître depuis mardi devant la 16e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris. Un seul,complice présumé,  comparaît libre, les trois autres sont incarcérés depuis le mois de septembre 2013.
Le 4 septembre, les trois hommes braquent le Quick de Coignières dans les Yvelines. Le butin, 4 140 euros, devait servir à financer le voyage en Syrie de l'un des membres de l'équipe.
 

Les auteurs se sont rencontrés en Tunisie

Un voyage "humanitaire", assure Mustapha Hussein, le candidat au départ. Né à Madagascar, ce franco-comorien avait prévu de partir dans la foulée, pour, selon ses dires devant la cour, rejoindre les rangs des opposants au président syrien Bachar Al Assad.
Afin de mener à bien son opération, il avait demandé l'aide de Jimmy, un Guadeloupéen de 36 ans converti à l'islam. Les deux hommes se connaissaient et s'étaient rencontrés à Tataouine, en Tunisie.
Selon les enquêteurs, lors de son séjour en Tunisie, Jimmy accueillait régulièrement les nouveaux arrivants à Tataouine, lieu de passage privilégié par les candidats au djihad.  Tous deux ont été expulsés du pays en juin 2013, faute de pouvoir présenter un visa en règle.
 

Des liens avec Samy Amimour?

Les prévenus entretenaient-ils des liens avec la mouvance djihadiste? C'est la question à laquelle va devoir répondre le tribunal. Mustapha Hussein, affirme avoir eu pour seul objectif de venir en aide à la population syrienne. L'exploitation de son téléphone par les enquêteurs a  pourtant démontré des liens avec des personnes liées au djihad, des enregistrements de chants de guerre et des drapeaux noirs. Et surtout les enquêteurs le soupçonnent d'avoir échangé, puis rencontré Samy Amimour, un des kamikazes du Bataclan.
 
Quant à Jimmy, à son retour de Tunisie, l'enquête a établi qu'il avait des liens avec un franco marocain, membre de l'Etat islamique, mort en Syrie selon l'armée américaine.
 
Les  prévenus encourent dix ans de prison.