En dépit de l'épidémie de Zika et des recommandations de la ministre de la Santé aux femmes enceintes leur déconseillant de se rendre dans les zones à risques, les compagnies aériennes assurent ne pas voir d'incidence sur leur réservations de vol. Toutes proposent néanmoins des modalités de report.
Le Zika n'intéresse plus seulement la presse des régions d'Outre-mer. Il s'affiche désormais à la une des médias nationaux, et ce quotidiennement. Le virus sévit en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe, trois départements d'Outre-mer en pleine période de carnaval et destinations prisées par les touristes de l'Hexagone en cette fin d'hiver. Depuis que la ministre de la Santé Marisol Touraine a déconseillé aux femmes enceintes de voyager dans les zones à risque, et notamment aux Antilles et en Guyane, les compagnies aériennes se sont adaptées.
Modalités spécifiques pour les femmes enceintes
Toutes celles qui desservent la Guadeloupe, la Martinique ou la Guyane proposent des reports où des annulations pour les femmes enceintes qui le souhaitent. "Nous voyons au cas par cas avec les personnes ce qui les arrange", annonce-t-on chez Air France qui assure proposer des reports sur plusieurs mois. La compagnie dessert les Antilles et la Guyane, mais aussi le Brésil ou encore la Thaïlande, pays où le Zika sévit également.
De même, XL Airways leur propose au choix, ainsi qu'à leur accompagnants, un report, un avoir ou un remboursement "à condition de réserver et émettre dans la foulée des billets sur tout autre vol du réseau XL Airways pour un départ avant mi-mai 2016". Air Caraïbes aussi offre des reports sur justificatif de grossesse. Pour autant les informations sur l'épidémie, aussi alarmantes soient-elles, ne semblent pas nourrir de psychose. C'est du moins l'avis des voyagistes et des compagnies aériennes.
"Nous recevons très peu d'appels"
Air Caraïbes, Air France ou encore XL Airways n'ont de cesse de le répéter : le virus Zika n'a aucune incidence sur les vols à destination des régions concernées. "Nous recevons très peu d'appels à ce sujet", confie-ton chez XL Airways. De nombreux internautes s'inquiètent et se renseignent, via les réseaux sociaux et les forums de voyageurs sur les conditions d'annulation de billet. Mais chez Air France, on se veut rassurant. "Nous suivons la situation de près. Nous diffusons des informations à bord avec les recommandations d'usage. Et nos équipages sont informés. Mais nous avons très peu de personnes qui appellent pour annuler ou reporter".
La compagnie assure que les cas d'épidémie ayant entraîné des annulations massives de vols sont rares. "Ebola a suscité beaucoup d'inquiétude mais les régions concernées étaient très précises et pas les plus touristiques", assure-t-on. Même l'épidémie de chikungunya à la Réunion en 2005 -2006, qui avait pourtant plombé durablement l'économie touristique de l'île, n'aurait, selon Air France, pas entraîné d'annulations.
Des compagnies aériennes confiantes et sereines, donc, qui n'envisagent pas non plus de campagne de promotion pour séduire un voyageur indécis. Et si, dans les couloirs du métro parisien fleurissent des offres à bas prix d'Air Caraïbes à destination de la Martinique et de la Guadeloupe, il ne s'agit que d'une pure coïncidence. "Cette campagne de publicité lancée il y a quelques jours a été pensée depuis bien longtemps", assure la compagnie. "Nous avons réservé les emplacements du métro bien avant l'épidémie de Zika".