La première journée du comité des signataires de l’accord de Nouméa s’est déroulée dans un climat plutôt serein à Matignon. Seule, la question de la révision des listes électorales aux élections provinciales voulue par l’Union calédonienne a failli bloquer les discussions.
Manuel Valls est venu conclure cette première journée du comité des signataires de l’accord de Nouméa, en compagnie de George Pau-Langevin, la ministre des Outre-mer qui a suivi les discussions toute la journée. Il a une nouvelle fois affirmé à quel point il était fier de marcher sur les pas de Michel Rocard et de Lionel Jospin, "ses illustres prédécesseurs" à l’origine de ces deux accords : Matignon (26 juin 1988) et Nouméa (5 mai 1998) qui façonnent aujourd’hui la vie politique de la Nouvelle-Calédonie.
Calendrier proposé par le gouvernement
Manuel Valls a souligné qu’un accord sur la question des listes électorales pour les élections provinciales de 2019 a été trouvé. Il a par ailleurs confirmé qu’il viendrait bien sur le caillou du 10 au 13 mars prochain. Le Premier ministre a ensuite donné un calendrier sur l’avenir institutionnel du caillou.
"L’Etat propose une méthode de discussion, a-t-il dit. Des groupes de travail devront se pencher sur les questions de la monnaie, de la définition des relations internationales, de la citoyenneté et de la justice", a-t-il ajouté. Les formations politiques doivent se positionner sur ces questions avant juillet 2016. Une nouvelle réunion des signataires aura lieu en septembre 2016, a précisé le Premier ministre.
Le relevé de conclusions
La délinquance à l'ordre du jour
Sur la question de la délinquance, Manuel Valls a annoncé que des missions de l’inspection générale de la police nationale et de la gendarmerie seraient envoyées en Nouvelle-calédonie pour dresser un état des lieux. Le Premier ministre a une nouvelle fois déclaré que "le caillassage des forces de l’ordre n’était pas acceptable".
Pour Sonia Lagarde, députée-maire de Nouméa qui avait interpellé le gouvernement la veille à l'Assemblée nationale, ces missions vont dans le bon sens, mais "le quartier des mineurs de la prison du Camp Est doit être renforcé", répète-t-elle.
A l’issue de ce discours, les signataires ont fait part de leurs impressions. Il est apparu clairement qu’il y avait quatre clans : les indépendantistes de l’Union calédonienne, les indépendantistes de l’UNI (Union nationale pour l'indépendance), les Républicains loyalistes avec Pierre Frogier et enfin les non-indépendantistes de Calédonie ensemble.