Mayotte : les chiffres de la délinquance ont "explosé" en 2015

Le Préfet de Mayotte Seymour Morsy et le procureur de la République Joël Garrigue
Les agressions physiques ont connu une hausse de 50% en 2015, a indiqué le préfet de Mayotte après la tenue d'état-major de la sécurité sur l'île.
Le nombre total de faits constatés - un peu moins de 10.000 pour un département recensant 212.600 habitants - est en augmentation de 15,8 % en 2015 par rapport à 2014. Les agressions physiques ont augmenté de 50% et les atteintes aux biens de 19%. Au cours des cinq dernières années, le nombre d'atteintes à l'intégrité physique des personnes est resté relativement stable en 2011, 2012 et 2013, a connu une forte augmentation en 2014 et a "explosé" en 2015, pour reprendre les mots du procureur de la République, Joël Garrigue.
 

Ces chiffres sont comparables à ceux des départements de même taille mais ici, il y a plus de violence pour les mêmes faits

Cette "explosion" serait liée, selon le procureur, à l'apparition du "chimique" sur l'île, une drogue de synthèse qui rend les consommateurs extrêmement violents. "Ces chiffres sont comparables à ceux des départements de même taille mais ici, il y a plus de violence pour les mêmes faits", a constaté le préfet, Seymour Morsy. Autre caractéristique de la délinquance à Mayotte, la part importante de mineurs parmi les auteurs des faits constatés. En 2015, ce chiffre est resté stable par rapport à l'année dernière : environ 35% des faits seraient imputables à des mineurs, chiffre toutefois largement supérieur à la moyenne nationale. Cependant, le taux d'élucidation des affaires est en augmentation lui aussi, de 7% pour les atteintes aux biens et de 25% pour les agressions physiques. "La délinquance a augmenté mais l'activité de la police et de la gendarmerie aussi, ce qui mérite d'être souligné", a insisté Joël Garrigue.
 
Enfin, le nombre de reconduites à la frontière est en recul de 6,14%, passant de 19.991 reconduites en 2014 à 18.763 en 2015. Les services de gendarmerie ont constaté qu'il y avait moins de bateaux de migrants (venant généralement des îles voisines des Comores) en 2015, certainement en raison de conditions météorologiques peu favorables.