Système scolaire de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie : doit mieux faire, selon la Cour des comptes

Image de la façade de la Cour des comptes, à Paris.
La Cour des comptes publie ce mercredi un rapport détaillé sur le système scolaire de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie. L’institution relève que le système de transfert des compétences aux territoires n’a pas produit tous ses effets et doit être amélioré. 
Ce genre de rapport passe généralement inaperçu du grand public mais pour qui s’y intéresse il contient une mine d’informations. Ce mercredi, la Cour des comptes publie « Le système scolaire en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie : un effort de l’État important, une efficience à améliorer », document que ne manqueront pas de consulter les professionnels des deux territoires. (Lire l'intégralité du rapport au bas de la page).
 
La Cour des comptes souligne l’éloignement commun de ces régions (à plus de 15.000 km de l’Hexagone), la diversité de leurs populations et aussi leur isolement. Elle note encore que « ce sont ainsi les deux seules collectivités de la République qui disposent en matière scolaire d’une compétence transférée », avec des montants de dépenses publiques importants consacrés à l’éducation, plus de 1,3 milliard d’euros en 2015, dont 954 millions de crédits d’Etat.
 

Evolution des effectifs scolaires des premier et second degrés en Nouvelle-Calédonie


« Les résultats obtenus par ces systèmes scolaires sont relativement convergents », relève le rapport. « La réussite aux examens et le nombre de bacheliers toutes filières confondues ont beaucoup progressé, mais restent nettement inférieurs à ceux de la métropole. Dans les deux collectivités, des disparités substantielles de résultats existent entre la région centre et le reste du territoire. Cette situation résulte notamment du développement plus tardif des systèmes scolaires. En Polynésie française, la maternelle n’a été généralisée qu’en 1977 et les collèges n’ont été créés dans les îles que dans les années 1980. »
 
Dans son analyse, la Cour des comptes écrit que le transfert de compétences scolaires aux territoires, s’il a pour finalité une meilleure prise en compte de leurs spécificités géographique et humaines, comporte des lacunes et reste à améliorer. Pour l’institution et ses chambres territoriales, cela suppose une simplification de la gouvernance, une rationalisation des modes de financement, et une meilleure évaluation des mesures d’adaptation pédagogique.
 

Evolution des effectifs scolaires des premier et second degrés en Polynésie française  


Parmi ses principales recommandations, la Cour des comptes conseille à l’Etat et aux collectivités : « d’envisager un rapprochement par voie conventionnelle entre les services déconcentrés de l’État et ceux de chaque territoire ; de mettre en place systématiquement une programmation pluriannuelle des investissements scolaires ; et de faire un bilan évaluatif, sur une base partenariale et pluridisciplinaire, des adaptations pédagogiques et organisationnelles déjà mises en œuvre. »

A LIRE en intégralité 

« Le système scolaire en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie : un effort de l’État important, une efficience à améliorer » (rapport de la Cour des comptes, février 2016)