La présidente de l’université des Antilles Corinne Mencé-Caster publie un essai sur le féminisme

Dans « Mythologies du vivre-femme. Essai sur les postures et impostures féminines », l’universitaire martiniquaise Corinne Mencé-Caster décrypte la question du féminisme et la spécificité de la place des femmes dans les sociétés créoles, issues de l’esclavage et de la colonisation. 
Corinne Mencé-Caster est une femme de caractère, « doubout », comme l’on dit en créole. Cette universitaire agrégée d’espagnol, docteur en sciences du langage et professeur de linguistique hispanique et de traductologie, est également présidente de l’université des Antilles. Elle est aussi romancière sous le pseudonyme de Mérine Céco. Son deuxième ouvrage, dans ce genre littéraire, devrait sortir le mois prochain.
 
Ces dernières années, elle a essuyé en Martinique des attaques sexistes et machistes d’une violence inouïe, car elle s’est attelée à lutter contre la corruption et les détournements de fonds - environ 14 millions d’euros - qui ont gangréné l’université des Antilles durant la vingtaine d’année écoulée. Une affaire connue sous le nom d’affaire Ceregmia et qui a donné lieu à de multiples mises en examen ces dernières semaines.   
                                      

La question du genre

Ce n’est donc sans doute pas par hasard que Corinne Mencé-Caster publie aujourd’hui cet ouvrage intitulé « Mythologies du vivre-femme. Essai sur les postures et impostures féminines » (éditions Persée). Femme de pouvoir, comme présidente d’université, elle en décrypte les rouages teintés de sexisme, conscient et inconscient. Femme antillaise et créole, elle analyse la particularité des situations de femmes issues d’une culture ayant connu l’esclavage, la colonisation et le racisme.
 
Le livre aborde de nombreuses problématiques, comme la question du genre en France et dans les sociétés antillaises, l’afro-féminisme ou encore la construction de la masculinité dans les sociétés créoles. « Il ne tient qu’à nous autres, femmes, de faire sauter les verrous de la peur et du silence, de ne pas craindre d’être traitées de "femmes enragées", ou comme on dit aux Antilles de "femmes à graines" », conclut l’auteur. « Il est encore temps de faire naître nos voix, de les porter au-delà de nous-mêmes, avec notre style et nos valeurs. »
 

LIRE les premières pages de « Mythologies du vivre-femme. Essai sur les postures et impostures féminines », de Corinne Mencé-Caster 


 

Corinne Mencé-Caster, « Mythologies du vivre-femme. Essai sur les postures et impostures féminines » - éditions Persée, février 2016, 148 pages, 14,20 euros.