Face à la grande déprime du secteur minier et métallurgique, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a déclaré mardi « l’état de crise. »
La forte baisse du prix du métal à Londres impacte directement l’économie du Territoire. Surproduction mondiale, stocks innombrables, demande en baisse, les effets sont dévastateurs. L’effondrement de 43 % en 2015 du cours de la tonne de métal a des conséquences sur tous les produits à base de nickel. Du minerai jusqu'à l’alliage destiné à la fabrication de l’acier inoxydable, tout ce qui contient du nickel est indexé sur le « prix LME ». La tonne de métal vaut autour de 8.000 dollars à la Bourse des métaux de Londres, à ce prix aucun producteur calédonien ne s'en sort.
Déblocage d'aides
« L’état de crise » décidé par Nouméa va permettre le déblocage d’aides publiques au profit notamment des petits producteurs et transporteurs de minerai. « Cours du nickel en berne, baisse importante de vente de minerai à destination du Japon, autant de raisons qui ont conduit les membres du gouvernement calédonien à prononcer l’état de crise du nickel », a précisé l’exécutif dans un communiqué. Cette mesure permet d’activer les ressources du Fonds Nickel, créé en 2009, et qui dispose de 2 milliards CFP (16, 5 millions d’euros). Le Fonds calédonien permettra de soutenir les mineurs et leurs sous-traitants face à la crise actuelle.
Actions envisagées
La prise en charge d’une partie des cotisations sociales et patronales pour les entreprises de moins de 500 salariés ou le financement des travaux nécessaires au maintien de l’emploi et de l’activité font partie des actions envisagées. "C'est une bonne mesure car le nickel est encore là pour très longtemps en Nouvelle-Calédonie" estime Didier Julienne, expert en ressources naturelles et spécialiste du dossier. Pour le gouvernement calédonien, il s’agit de tenir, le temps que passe la crise actuelle. A Paris, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré que "l'Etat assumera ses responsabilités" pour aider et soutenir la Nouvelle-Calédonie.