Anglo American devrait interrompre sa production de nickel : c’est un concurrent pour la Nouvelle-Calédonie

Usine métallurgique et allégorie de la crise du nickel
Le cinquième groupe minier mondial est un producteur de ferronickel. Un alliage qui entre dans la fabrication de l’acier inoxydable. Anglo American est un concurrent de la SLN calédonienne et d’Eramet. 

Sanctionné par l’agence financière Moody’s suite à une perte de 5,6 milliards de dollars, le groupe minier britannique et sud-africain Anglo American se désengage du commerce des métaux. Il annonce vouloir vendre pour 3 à 4 milliards d’actifs. Face à la chute du cours des matières premières à la Bourse des métaux de Londres, Anglo American devrait quitter le secteur de la production de fer en Afrique du Sud, en se séparant de sa filiale Kumba Iron Ore. Idem pour le charbon, autre activité importante du géant minier. 

Au centre de la crise, il a confirmé un bénéfice opérationnel en recul de 55 % en 2015, à 2,2 milliards de dollars. Déjà plombé par la chute du prix des métaux et le marasme économique en Afrique du Sud, Anglo American envisage également d’arrêter ses activités au Brésil, dans le secteur du nickel.

40.000 tonnes de ferronickel en moins

Anglo American dispose de deux sites principaux de production de ferronickel au Brésil. Les usines produisent un alliage pour l’inox, concurrent du SLN 25 calédonien, mais de moindre qualité. Les sites métallurgiques de Barro Alto et Codemin dans l’état de Goa au Brésil seraient vendus ou fermés. Chaque année, ils produisent 40.000 tonnes de nickel. La production brésilienne de ferronickel est principalement destinée aux sidérurgistes américains et européens, qui sont aussi des clients de l’usine SLN de Doniambo et du groupe Eramet.
« Si Anglo American sort du nickel, la réduction de production sera significative. C’est une bonne chose pour la Nouvelle-Calédonie » précise Didier Julienne, stratège des ressources naturelles.

Le plan stratégique de désengagement de la minière Anglo American a été favorablement accueilli au LME de Londres. Le cours du métal est en hausse de plus de 5 % sur la semaine. La restructuration menée par Ango American prévoit, outre ces cessions d’actifs, une réduction des investissements et des emplois. À l’issue de cette restructuration, le groupe comptera moins de 50.000 employés contre 135.000 aujourd’hui. Une réduction des deux tiers de ses effectifs.