Un rapport propose des solutions pour lutter contre l'orpaillage illégal en Guyane

Photo prise le 23 juillet 2009 près de la commune de Saint Georges de l'Oyapock, d'orpailleurs clandestins brésiliens capturés par les forces armées françaises.
Le Bureau des Recherches Géologiques et Minières (BRGM) dévoile un rapport dans lequel il assure avoir trouvé le moyen de lutter contre l'orpaillage illégal en Guyane. 
Faire la différence entre l'or issu illégalement ou légalement des mines en Guyane, c’est ce que propose l’étude menée par le Bureau des Recherches Géologiques et Minières (BRGM) à la demande du Fonds mondial pour la nature (WWF) afin de lutter contre l'orpaillage illégal. Un secteur où l’extraction légale emploie environ 500 personnes pour une production de 1 à 2 tonnes d’or par an. Cependant la majeure partie de cette extraction est illégale et emploie environ 15 000 orpailleurs clandestins qui produisent 10 tonnes d’or par an avec une conséquence néfaste pour l’environnement.
 

Assurer une meilleure transparence de l’or

Une trentaine d’échantillons d’or guyanais provenant de plusieurs sites géographiquement distincts, ont été prélevés par la BRGM et le résultat est sans appel pour les deux organismes : "il est possible de distinguer l'or produit illégalement de celui issu des mines déclarées".  Une étude qui vise à assurer "une meilleure transparence des filières aurifères en Guyane et dans la région", et à "limiter le blanchiment et l'écoulement des productions illégales".  Actuellement, "plus de 80% des bijoutiers avouent n'avoir aucune information sur les conditions d'extraction de l'or qu'ils manipulent au quotidien", précise le rapport.
 

Distinguer les différents échantillons grâce au mercure

L’étude révèle aussi "il est possible de distinguer les différents sites d'exploitation et de définir des districts, des zones d'activités minières présentant des signatures physico-chimiques particulières". Pour ce faire la BRGM a analysé les grains d'or à partir de ses propriétés physico-chimiques, en utilisant différentes techniques, allant des observations microscopiques jusqu'aux analyses isotopiques les plus pointues, "chaque méthode apportant des indices complémentaires".
 
Au final, le BRGM a pu retrouver avec succès les provenances de cinq échantillons "aveugles" fournis par le WWF, sur la base de leur carte d'identité physico-chimique. Le rapport conclut  qu’il " est donc possible de différencier l'or produit illégalement de celui issu des mines déclarées, par le recours au mercure que seuls les orpailleurs clandestins utilisent".
 

Aider la justice dans ses enquêtes

Déterminer l'origine de l'or permettrait notamment de ne pas encourager les extractions aurifères clandestines, mais aiderait aussi la justice dans ses enquêtes sur les sites d'orpaillages illégaux et permettrait aux opérateurs miniers officiels de "valoriser leurs bonnes pratiques à l'aide d'une garantie d'origine contrôlée", précisent le WWF et le BRGM. La Guyane détient un potentiel en or estimé à "un minimum de 200 tonnes, sur les sites en exploitation actuellement".