4G en outre-mer : les opérateurs sélectionnés

L’Arcep a attribué les fréquences pour le développement de la 4G en outre-mer. Le gouvernement insiste sur "le caractère abordable des offres" à venir.
 
Trois ans après l’Hexagone, les territoires ultramarins (hors collectivités autonomes du Pacifique) vont eux aussi pouvoir bénéficier de la 4G. En clair, cette technologie de quatrième génération doit permettre une connexion Internet de "très haut débit mobile". En France, les opérateurs ont lancé leurs offres au grand public en 2013. À cette date, l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) constatait que les fréquences disponibles outre-mer n’étaient pas suffisantes pour satisfaire les besoins des opérateurs. Mais ce n’est qu’en tout début d’année qu’une procédure de sélection pour l’attribution de nouvelles fréquences a été lancée.
 

Deux nouveaux opérateurs arrivent

L’Arcep a reçu 25 dossiers de candidatures et a établi sa sélection autour de cinq critères :
- La cohérence et la crédibilité du projet,
- La cohérence et la crédibilité du plan d'affaires,
- La contribution à l'aménagement numérique du territoire,
- La stimulation du marché avec des offres abordables et adaptées aux nouveaux usages,
- L'emploi et l'investissement.
 
Hier, l’Arcep a rendu son verdict et a sélectionné quatre lauréats pour les cinq zones géographiques concernées.
 


Deux nouveaux opérateurs vont donc faire leur apparition :
Free Mobile en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Saint-Barthélémy et Saint-Martin, ainsi que ZEOP Mobile (groupe Océinde) à la Réunion.

Des offres "abordables" pour le plus grand nombre

Le groupe Iliad, maison-mère de Free Mobile, affirme vouloir "investir environ 100 millions d’euros dans ce projet". Surtout, le groupe se fait fort de réduire les inégalités numériques entre l’outre-mer et l’Hexagone et promet « des offres simples, généreuses, innovantes et à des prix attractifs, au bénéfice des consommateurs, comme le fait Free Mobile en métropole ». Précisément, Free propose des offres à 2 euros et à 19,99 euros sans engagement en métropole. Mais l’opérateur précise à la1ere.fr qu’il est encore "trop tôt" pour dire si les offres seront vraiment identiques.

Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat en charge du Numérique et de l’Innovation insiste également sur "le caractère abordable des offres" pour que "ce développement profite au plus grand nombre" dans un communiqué commun avec la ministre des Outre-mer.
 
L’Arcep engage désormais la dernière phase d’échanges avec les opérateurs afin de "positionner précisément les fréquences de chacun". L’objectif est de permettre une ouverture commerciale de la 4G à partir du 1er décembre.
Sébastien Soriano: Apporter des prix proches de la métropole"
Avec l'attribution d'une quatrième licence 4G dans les territoires d'outre-mer, l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) veut y stimuler la concurrence et "apporter des prix proches de la métropole", déclare à l'AFP son président Sébastien Soriano.

Q: Les écarts de prix entre l'Hexagone et l'outre-mer ont-ils été un élément déterminant de votre réflexion?
R:  Avant tout, la bonne nouvelle pour les Ultra-marins, c'est l'arrivée de la 4G dans ces territoires avec des offres qui seront commercialisées dès le 1er décembre. Le processus a été plus long qu'ailleurs car certaines opérations de marché étaient en cours à la Réunion, où le jeu d'acteurs était instable et a ralenti le lancement de la procédure. La question de la vie chère était l'un des aspects de la délivrance de ce lot de fréquences avec une volonté de dynamiser le marché et apporter des prix proches de ce qui se pratique en métropole. Mais pour y parvenir il faut également éviter un risque majeur qui est que le marché se concentre dans un duopole. Il est important de stimuler le marché sans fragiliser outre mesure le troisième opérateur. Raison pour laquelle nous avons choisi parfois d'accorder moins de lots de fréquences au quatrième opérateur qu'aux trois premiers.

Q: Quelles sont les contraintes spécifiques à l'outre-mer?
Ce qui est très différent, c'est la question de la capacité. Sur le fixe ou le mobile, il faut emprunter un câble sous-marin afin de connecter les réseaux locaux au reste des réseaux mondiaux, ce qui amène soit un surcoût soit une limitation des débits. Or, nous souhaitons une explosion de l'internet mobile sur ces territoires, comme nous avons déjà pu l'observer en métropole. Nous avons également désormais en charge le respect de la neutralité du net et nous veillerons à ce que les opérateurs la respectent bien. La concurrence va nous y aider mais nous seront vigilants sur cette question.

Q: Etait-il possible d'envisager plus d'opérateurs?
Nous avons eu au final 7 à 8 candidats selon les territoires, certains dont les dossiers ne répondaient pas à toutes nos demandes. Mais nous n'aurions de toute manière pas pu attribuer plus de quatre licences car il y a trop peu de fréquences disponibles et cela n'aurait pas permis un service assez performant. Il y a certaines obligations progressives, en particulier en terme d'aménagement du territoire et de couverture de la population. Les opérateurs ont également pris des engagements qui vont au-delà de ces obligations. En quelques années, d'ici trois à cinq ans, nous nous attendons à ce que la 4G couvre la grande majorité des territoires. Il faut aux opérateurs les fréquences nécessaires pour ça.