59ème édition du Salon international de l’agriculture: grande première pour Wallis et Futuna

À droite, Christelle Appriou, apicultrice wallisienne avec un exposant d'huiles.
La 59e édition du Salon de l'agriculture se déroule à Paris, jusqu’au 5 mars 2023. Pour la première fois, Wallis et Futuna a droit à un stand qui lui est entièrement dédié.

Après plusieurs éditions à partager le stand de la Polynésie, Wallis et Futuna a enfin droit à son propre espace. Les exposants venus de cet archipel d’îles du Pacifique peuvent sur les 18 mètres carrés qui leur sont dédiés présenter leurs différents produits.

Une véritable satisfaction pour Tokotuu Otiloné, président de la chambre de commerce, d’industrie, des métiers et de l’agriculture (CCIMA) de Wallis et Futuna. "Cette année, c'est la première fois que nous avons un stand qui nous est entièrement dédié. C’est très bien, Wallis et Futuna est plus visible et ça nous permet de faire la promotion de notre production locale."

La découverte par la pédagogie de Wallis et Futuna

Qui dit première fois, dit découverte pour le grand public. Situé à 16 000 kilomètres de l’Hexagone, Wallis et Futuna est souvent méconnu. La présence du stand permet, par la pédagogie, de gommer les amalgames. "Les visiteurs sont curieux, ils ne connaissent pas nos territoires. Ils nous confondent avec la Polynésie française, donc on explique. On a mis des visuels, on a des cartes géographiques et on leur situe Wallis et Futuna dans le Pacifique. Bien sûr, on leur dit aussi la distance qui existe entre nos territoires et la métropole", nous admet Christelle Appriou, apicultrice wallisienne.  

Deux cartes des îles sont exposées au stand de Wallis-et-Futuna.

Le miel qui vient le plus loin du monde

Passé l’étape de la pédagogie, les visiteurs s’envolent vers un voyage gustatif, où ils peuvent découvrir différentes productions locales : huile de coco, de tamanu, confitures de carambole, prune de Cythère, corossol, sirops, des produits transformés tels que le curcuma, bananes séchées, chips de fruits à pain et bien d’autres.

Mais le produit qui attire le plus d’attention, c’est le miel. Délicieusement sucré et parfumé, le miel toutes fleurs de Wallis et Futuna, ne passe pas inaperçu. Pourtant, pour arriver sur le salon parisien, les apiculteurs locaux se sont heurtés à de nombreuses démarches administratives, dues aux normes européennes sur l’exportation, qui considèrent Wallis et Futuna comme un pays extérieur à l’Union. "Nous sommes très fiers d’avoir notre miel sur le stand, parce que nous avons dû nous battre pour ça ! L’Union européenne nous considère comme un pays extérieur, donc nous avons été soumis aux mêmes démarches qu’eux pour être autorisés à importer notre production ici. Nous avons fait de nombreuses démarches, ce qui pour un tout petit archipel comme nous, avec un service administratif réduit, nous a demandé beaucoup de travail", déclare Denis Ehrsam directeur de la CCIMA.

Denis Ehrsam, apiculteur et directeur de la chambre de commerce, d’industrie, des métiers et de l’agriculture de Wallis et Futuna.

Cet apiculteur de profession s’étonne ainsi du traitement qui a été réservé, à lui, et à ses collègues : "Pour nous, les apiculteurs, ça semble paradoxal puisqu’on sait que nous avons une agriculture sans parasite, sans maladie, sans varois, et sans pesticides. Nous avons un miel qui est très pur, et pourtant on a quand même dû faire toutes les démarches, pour pouvoir importer en métropole et qu’on nous considère comme ayant mis en place toutes les mesures de surveillance, pour s’assurer que notre miel reste préservé."

Un pavillon Pacifique au SIA 2024

Présents sur les divers stands de leur archipel, les représentants wallisiens pensent déjà à l’édition 2024 du salon de l’agriculture. Il se pourrait que les trois territoires du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et donc Wallis et Futuna, reviennent ensemble en 2024 au Salon international de l’agriculture, sous un pavillon commun, où chacun garderait ses propres couleurs. "C’est une volonté commune, on a envie de se donner plus de visibilité. On en discute, rien n’est encore acté", déclare Tokotuu Otiloné, président de la chambre de commerce, d’industrie, des métiers et de l’agriculture de Wallis et Futuna. Le but de cette union : promouvoir l’axe pacifique.