En ce 8 mars 2021, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances honore cinq femmes et cinq associations qui, en Outre-mer, s’illustrent au quotidien par leur engagement dans la défense des droits des femmes.
Lutte contre les violences, égalité professionnelle, émancipation financière… Ce lundi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la ministre Élisabeth Moreno récompense 18 femmes et 18 associations dans le cadre de l'opération "1000 possibles" lancée pour promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes. Cinq de ces femmes et cinq de ces associations œuvrent au quotidien dans les départements d'Outre-mer.
Le Premier ministre préside ce lundi à 10h la cérémonie de remise de la médaille de l’égalité et du prix des "1 000 possibles". Cette cérémonie est l’occasion de valoriser 18 femmes au total qui mènent des actions remarquables dans les territoires et qui recevront une médaille de l’égalité, ainsi que 18 projets associatifs locaux en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, eux aussi ancrés dans 18 territoires de france hexagonale et des Outre-mer, et qui recevront un prix des 1 000 possibles.
Cliquez sur le territoire qui vous intéresse :
- Guadeloupe
- Martinique
- Guyane
- La Réunion
- Mayotte
- Et les associations, alors?
► En Guadeloupe, Annick Solvar encourage les entrepreneures innovantes
Proviseure du lycée Carnot, Annick Solvar est responsable de la Structure de Retour à l’École (SRE) du Microlycée de Providence Abymes, dont l’objectif est de permettre à des jeunes déscolarisés entre 16 et 25 ans de retrouver l’appétence pour l’école et de préparer un baccalauréat. En 2001, elle contribue à créer le Club Soroptimist la Flèche Nord Est Grande Terre. Le club accompagne femmes et filles de Guadeloupedans plusieurs domaines : l'éducation, l'autonomisation, la luttes contre les violences, la santé et la sécurité alimentaire ou encore l'environnement.
Investie et engagée dans la transmission des savoirs auprès de femmes entrepreneures, Annick Solvar est également présidente de l’incubateur "Les premières de Guadeloupe", incubateur destiné aux entrepreneures innovantes, avec pour objectif de favoriser la mixité dans le secteur entrepreneurial,qui accompagne les femmes et les équipes mixtes dans la création d’entreprise. Plus largement, son combat quotidien vise à transmettre aux jeunes filles et jeunes garçons sortis du système scolaire la volonté de réussir. L'incubateur "Les Premières de Guadeloupe" est également primé par le ministère ce lundi 8 mars.
► Sur scène, la Martiniquaise Daniely Francisque dit la douleur des femmes agressées sexuellement
Daniely Francisque est une comédienne française ayant participé depuis le début de sa carrière à une cinquantaine de productions, exposant ainsi ses qualités de danseuse, d’actrice et de chanteuse sur les planches comme à l’écran. En 2017, elle décroche le trophée de la meilleure actrice du Festival international du film indépendant SMR 13, puis en 2018, le trophée de la meilleure actrice à l’International Alternative Film Festival de Toronto.
Aujourd’hui, elle joue dans la pièce "Moi, fardeau inhérent" produite par la Compagnie Track. L'œuvre - interprétée et mise en scène par Daniely Francisque - dénonce les violences sexuelles faites aux femmes. Créée en 2019, elle a été jouée une vingtaine de fois : au festival off d’Avignon, en Suisse, en Guyane et en Martinique.
► Cécile Kouyouri est la première femme cheffe coutumière en Guyane
Née à Kalina, petit village de la commune d’Iracoubo, Cécile Kouyouri quitte sa famille, dès l'âge de 6 ans, pour être scolarisée à Sinnamary. Après le CM2, sa scolarité se poursuivit dans des villes encore plus éloignées comme Cayenne ou Saint-Laurent du Maroni en internat chez les religieuses. Elle se forme ensuite au métier de couturière dans l'Hexagone, avant de rentrer dans son village natal pour y créer son atelier de couture.
Après treize années sans chef, le village de Kalina décide de mettre en place un groupe de travail afin de renouer avec la tradition de désignation des chefs coutumiers, position jusqu’alors attribuée exclusivement à des hommes. Le 7 juillet 1997, à l’issue de la cérémonie d’investiture organisée par la Fédération des organisations autochtones de Guyane, Cécile Kouyouri devient la première cheffe coutumière de Guyane, faisant d’elle un véritable rôle modèle et ouvrant la voie à d’autres femmes guyanaises.
► A La Réunion, Carole Ledoyen agit contre les violences faites aux femmes
Carole Ledoyen est originaire de Sainte-Suzanne, une ville de l’est de La Réunion où elle réside encore aujourd’hui. Très tôt après avoir quitté l’école, elle débute sa carrière en tant qu’employée dans un hypermarché au rayon "produits frais" avant de gravir les échelons. Aujourd'hui âgée de 31 ans, elle est à la tête de quatre grands centres commerciaux de l’île.
Exposée dans son enfance aux violences conjugales, Carole Ledoyen s’investit dans la lutte contre les violences faites aux femmes. En 2020, elle établit un partenariat avec la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité de La Réunion pour mettre en place le premier point d’accueil pour les femmes victimes de violences dans l'île.
► A Mayotte, Aminat Hariti multiplie les casquettes pour l'insertion professionnelle des jeunes
Diplômée en droit à Poitiers, journaliste, entrepreneure, coache professionnelle et première femme cheffe d’un parti politique à Mayotte, Aminat Hariti, âgée de 38 ans, est une femme engagée en faveur de l’insertion des jeunes. Elle a été élue suppléante du sénateur Thani Mohamed Soilihi.
Elle a produit l’émission de télévision "Un jour dans la peau d’une pro" retraçant l’immersion d’une jeune dans l’entreprise de son choix pendant une journée en vue de découvrir un métier. La Mahoraise a également créé le site Internet "aucarrefourdespros.com" sur l’insertion des jeunes à Mayotte. Aminat Hariti est aussi l'organisatrice d'un concours de slam local, qui a donné lieu à la participation d’une équipe mahoraise au Grand slam national en 2012.
► Cinq associations récompensées en Outre-mer
Outre l'incubateur "Les Premières Guadeloupe" évoqué plus haut, quatre associations qui oeuvrent en Outre-mer pour les droits des femmes sont également récompensées d'un prix ce lundi 8 mars.
Association Culture et Diffusion des Idées (ACME) – Symposium OCYTOCINE en Martinique
L’association Culture et Diffusion des idées (ACME) propose de croiser les approches scientifiques et artistiques sur le thème de la santé sexuelle des femmes. Ce projet a pour but de sensibiliser le grand public, notamment les jeunes, aux questions d’égalité, de santé et de sexualité.
CIDFF – Accès aux droits en milieu rural en Guyane
L’association d’aide aux victimes, aux femmes et aux familles (AFAVFF), également centre d’information aux droits des femmes et aux familles (CIDFF), a pour mission de réduire les inégalités de prise en charge des victimes et d’accès aux droits des femmes en Guyane.
Collectif pour l'élimination des violences intrafamiliales (CEVIF) – Partenariat avec AGS Déménagement Réunion
L’association Collectif pour l’élimination des violences intrafamiliales accompagne des femmes victimes de violences, le plus souvent avec très peu ou sans ressources. En partenariat avec l’entreprise AGS Déménagement Réunion, elle offre à titre gracieux un déménagement aux femmes victimes ou menacées de violences conjugales, afin de les éloigner du conjoint violent, et de poursuivre leur vie dans les meilleures conditions.
Club d'athlétisme de Mamoudzou – Épanouissement des femmes dans le sport à Mayotte
Le Club d’athlétisme de Mamoudzou regroupe environ une trentaine de femmes issues du chef-lieu de Mayotte, venant pour la plupart de ses quartiers prioritaires. Dans le but de rendre le sport plus accessible aux femmes, l'association s’est engagée dans un projet visant à permettre aux femmes de Mamoudzou de pratiquer la randonnée.