Taliana et Paulina font partie des rares élèves présentes ce jour-là au lycée Tani Malandi de Chirongui, commune située dans le sud de Mayotte. Ce lycée compte 1200 inscrits qui ne peuvent pas se rendre en cours en raison des barrages.
On est très en retard par rapport à ailleurs en France. L'Éducation Nationale ne va pas nous privilégier parce qu'il y a des barrages.
Paulina Yssouf, élève en terminale générale
Les élèves comprennent les revendications du mouvement de contestation qui paralyse Mayotte mais ils restent inquiets à 4 mois des épreuves du baccalauréat.
Là on est même pas prêts, on est pas assez formés, les profs sont toujours là pour essayer de faire le nécessaire pour qu'on soit prêts, ils nous donnent des devoirs à la maison, mais ça ne suffit pas.
Yanis Boinamadi, élève en terminale STMG
Inquiétude aussi du côté des enseignants qui tentent de s'organiser.
On va essayer de mettre en place dès la rentrée le plus de cours possible, le plus de soutien possible, j'en ai parlé hier à l'ensemble de l'équipe pédagogique.
Eric Keiser, proviseur du lycée Tani Malandi de Chirongui
D'autres établissements scolaires restent bien vides. Aucun élève n'a pu faire le déplacement. La plupart des cours se font à distance.
Il y a des élèves qui ne disposent pas des outils informatiques suffisants et puis le travail à distance est nécessairement différent du travail en présence puisqu'on a une maîtrise très relative sur la classe dans son ensemble.
Henri Nouri, enseignant secrétaire départemental du Snes-Fsu
Les syndicats d'enseignants regrettent l'absence de consignes claires de l'Education Nationale. Mayotte compte plus de 112 000 élèves qui ne parviendront pas à rattraper leur retard.
Le reportage de Nathalie Sarfati avec les équipes de Mayotte la 1ère.