En Guadeloupe, "une enquête préliminaire est en cours " sur la question de la distribution de l'eau potable, a indiqué le parquet de Basse-Terre, saisi "en qualité de pôle régional environnement". L'enquête fait suite à une plainte pour "délit d'exposition d'autrui à un risque de mort", déposée par plusieurs plaignants en février. "Nous comptons désormais une centaine de plaignants", a indiqué à l'AFP, leur avocat, Me Emmanuel Daoud, contacté par téléphone, qui a déposé un "complément de plainte". L'avocat ambitionne de "renforcer la plainte" avec d'autres plaignants, dans les prochains mois.
Le simple fait d'ouvrir le robinet expose les habitants de la Guadeloupe à un risque de maladie.
Me Emmanuel Daoud
"L'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet montre bien le caractère vraisemblable sur le plan factuel et juridique de notre plainte", indique encore l'avocat qui rappelle "les coupures d'eau auxquelles sont confrontés les habitants et habitantes du territoire, les problèmes de qualité de l'eau potable distribuée" et veut créer "un électrochoc auprès des autorités compétentes", dont la "responsabilité est engagée".
Droits humains à l'eau
Selon Coalition eau, un collectif d'ONG françaises engagées sur la thématique de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, le "Conseil des droits de l'homme des Nations Unies", à Genève, a "interpellé la France sur les droits humains à l'eau et à l'assainissement, notamment en Outre-mer", le 1er mai.
En Guadeloupe, de nombreux dysfonctionnements dans la gestion des usines de production d'eau potable, du réseau de distribution mais aussi de la gestion des eaux usées, entraînent une situation catastrophique de la distribution d'eau potable notamment et de très nombreuses coupures chez les usagers.
En 2021, la loi a forcé à la création d'un syndicat unique de gestion des eaux qui connaît de nombreuses difficultés financières, au point que la Région et le Département prennent en charge une partie des travaux de réparations du réseau alors que cela ne relève pas de leur compétence. En novembre, une feuille de route a été signée entre tous les acteurs de la Guadeloupe, sous la houlette de l'État, pour enfin trouver un début de solution aux problèmes que connaît l'île quant à la question de l'eau.