Affaire Grégory : trahi par son ADN 39 ans après, l’un des corbeaux est une femme guadeloupéenne

Entrée du village de Lépanges-sur-Vologne (Vosges), le 19 avril 2000, où vivait la famille Villemin. Le petit Grégory avait retrouvé mort à quelques kilomètres de là, dans la Vologne, en octobre 1984.
Selon une information du magazine "Marianne" confirmée par "Le Parisien", la justice a identifié l’un des auteurs des courriers adressés à la famille Villemin en marge de l’homicide du petit Grégory, il y a presque 39 ans. Il s'agirait d'une Guadeloupéenne déjà condamnée pour escroquerie.

Le 16 octobre 1984, Grégory Villemin, 4 ans, était retrouvé sans vie avec la tête, les pieds et les mains attachés, dans la Vologne, une rivière des Vosges. Surnommé "l'affaire du petit Grégory", ce drame resté sans réponse connaît un nouveau rebondissement.

Selon une information du magazine Marianne confirmée par Le Parisien ce mercredi, les avancées de la recherche dans l'analyse ADN ont permis d'identifier un des auteurs des lettres anonymes reçues par la famille Villemin. 

Elle a reconnu être l'auteure

En comparant l’ADN retrouvé sur une lettre de juillet 1985 avec le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), un nom est sorti en janvier 2021 : celui d’une Guadeloupéenne. Déjà condamnée pour escroquerie, cette femme était basée à Paris au moment de l’envoi au début des années 80.

Elle avait écrit de façon anonyme le 24 juillet 1985 aux grands-parents, Monique et Albert Villemin, ces quelques mots : "Je vous ferez [sic] à nouveau votre peau à la famille Villemain [resic] (…) Prochaine victime, Monique". 

Quel était son motif ? Selon Marianne, cette femme a été interrogée dans le cadre de ces découvertes, et elle a expliqué être passionnée de ce fait divers marquant des années 80 avant de reconnaître être l’auteure de la missive, non sans "remords". 

Elle s'était en tout cas directement inspirée de la première lettre de menaces manuscrite du ou des corbeaux, envoyée aux parents Villemin le 4 mars 1983, plus d'un an avant la mort du petit garçon : "Je vous ferez [sic] votre peau à la famille Villemain [resic]".

"L'espoir sur l'ADN est fondé"

En tout cas, elle ne semble pas avoir de lien avec l’affaire qui ne s'en trouve pas résolue, les parents et grands-parents ayant reçu de multiples appels malveillants et courriers de menaces ou de revendications du crime, tous anonymes.

"Cela prouve qu’on a eu raison de croire en ces expertises ADN, se réjouit cependant Me Christine Chastant-Morand, avocate historique des parents de Grégory auprès du Parisien. Tant d’années après, on s’aperçoit que l’espoir sur l’ADN est fondé. Avec les avancées de la science, le temps peut nous aider. Jean-Marie et Christine Villemin ont eu raison d’y croire et de poursuivre."

C'est en effet sur la demande des parents de Grégory que la justice avait accepté de conduire de nouvelles expertises génétiques. Selon l’avocate, le "moteur" du couple demeure le même, découvrir la "clé" de cette affaire qui a brisé leur vie en 1984. 

Marianne précise d’ailleurs que d’autres expertises sont toujours en cours pour identifier ces autres traces génétiques. Parmi elles, l’ADN retrouvé sur le timbre de la lettre qui revendiquait l’assassinat du petit garçon.