Afrique de l'Est - Kenya : inquiétante invasion de criquets pèlerins

Criquets pèlerins en Afrique de l'Est
Le spectre de la famine menace à nouveau une bonne partie de l'Afrique de l'Est. La raison : une invasion de criquets pèlerins qui dévorent les végétaux, en particulier les denrées alimentaires. Le point sur cette situation dramatique, notamment au Kenya.
Des milliards de criquets pèlerins dévorent les cultures et les fourrages sur leur passage en Afrique de l'Est. Comme au Kenya, où c'est la pire invasion depuis 70 ans. À terme on redoute une véritable catastrophe pour les agriculteurs, les éleveurs et l'ensemble de la population. Esther Kithuka, agricultrice à Mwingi, dans le comté de Kitui, est inquiète :
 

Nous craignons que les criquets détruisent notre récolte d'avril. Et nous finirons par souffrir de la faim pendant le reste de l'année en attendant octobre, lorsque nous aurons la prochaine campagne agricole.


Ce sont 25 millions de personnes qui sont menacées par la famine dans une bonne partie de l'Afrique de l'Est. Une région du monde déjà fragilisée par des sécheresses et des inondations. Les criquets se reproduisent à une vitesse terrifiante. On compte plusieurs essaims. Chacun peut couvrir une surface de 2.400 km2. Presque la surface de l'île de la Réunion et plusieurs fois celle de Mayotte. Ils se déplacent à la vitesse de 150 km par jour.
 
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Bukar Tijani, directeur général adjoint du département de l'agriculture et de la protection des consommateurs de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, détaille la progression des insectes:
 

Pour l'instant, le Kenya, la Somalie et l'Éthiopie ont été les principaux pays infestés par des milliards de criquets pèlerins. Mais ensuite, il y a d'autres pays menacés en particulier le Soudan du Sud, l'Ouganda et l'Érythrée, qui est également infestée jusqu'à présent.

 
Seule solution d’urgence pour la FAO : les épandages aériens de pesticides… La Somalie a déjà déclaré l'invasion de criquets "urgence nationale". Et au Kenya, notamment, on lutte à grands coups de pesticides. Selon Dominique Burgeon, directeur de la division des urgences et de la réhabilitation de la FAO : "À ce point critique, la seule solution qui fonctionne est l'épandage aérien". Toutefois, les experts craignent que les moyens disponibles localement soient insuffisants, face à l'ampleur exceptionnelle de cette invasion qui serait liée à des variations climatiques.