Alain Michel Prudent, animateur radio : "Avec ce métier je suis sûr d'être à ma place"

Alain Michel vit pour sa passion, la radio. Il en a fait son métier parce qu'il estime que sa mission est de "donner de l'amour aux gens". Ce fils de commerçants martiniquais a dû lutter ferme pour réaliser son rêve. Il quitte son métier d'agent administratif à l'assistance publique des hôpitaux de Paris et se lance à la conquête de son épanouissement.

Alain Michel aujourd'hui âgé de 41 ans se souvient que "Vers 20 ans j'ai passé un concours et je suis entré comme fonctionnaire à l'APHP, l'assistance publique des hôpitaux de Paris. J'ai fait ça pendant 20 ans mais je n'étais pas heureux, il me manquait quelque chose et je me suis souvenu qu'il y avait à Issy- Les-Moulineaux, l'une des plus prestigieuses écoles de radio de France, le Studio Ecole de France."

Décidé à intégrer cet établissement il passe le concours d'entrée et le réussit. Seulement voilà, cette formation sur deux années est payante à hauteur de 12 000 euros par an. Alain Michel n'a pas d'argent. "J'ai monté un dossier auprès de la NFH (agence nationale de formation des hospitaliers) en expliquant pourquoi je voulais suivre cette formation. Ils ont refusé alors que cela faisait 6 mois que j'étais à l'école." Loin de se décourager, il envoie des courriers au président de l'APHP, à la ministre des Outre-mer de l'époque George Pau-Langevin, qui lui répond : "Monsieur Prudent on va vous aider".
"En effet, la NFH a accepté de financer un an, la deuxième année étant pour ma pomme." précise Alain Michel.

Une année très difficile financièrement, il manque de se faire expulser de son appartement mais finit major de sa promotion, il a 33 ans. 

Les contrats s'enchaînent, à l'île de La Réunion tout d'abord, où il anime les matinales sur RTL pendant 2 ans. Puis en Martinique en pleine période de covid où Alain Michel travaille sur Martinique la 1ère, "J'ai adoré ces moments-là, de parler aux gens, d'être proche d'eux en animant des débats ou en présentant de grands rendez-vous comme le carnaval." Il anime également la saison de Noël sur RCI (Radio Caraïbe Internationnal) puis rentre à Paris à la fin du covid. Commence alors pour Alain Michel une longue traversée du désert, "C'est ça la radio, il n'y a pas de sécurité de l'emploi mais j'étais sûr d'être à ma place, que ma vie avait un sens."

Même si le téléphone ne sonne plus, Alain Michel ne perd pas espoir : "J'ignore quand mais je sais que ça va repartir un jour, que ce sera plus fort encore car je sais que je suis à la bonne place."