"Āmui e-festival polynésien" : un festival en ligne pour faire oublier le coronavirus

C’est une première. Après l’annulation de tous les festivals et événements prévus cet été dans l’Hexagone, une Tahitienne lance un e-festival pour offrir une vitrine aux artistes et artisans du Fenua et plus de visibilité à la culture polynésienne. Rendez-vous les 23 et 24 mai sur internet !
"C’est la dernière ligne droite et ça fait un peu peur, reconnaît Temaeva Tetuamanuhiri. L’idée est née il y a deux semaines seulement et on ne s’attendait pas à une telle vague de solidarité qui nous a un peu submergés. On n’a pas compté exactement mais on en est à plus d’une centaine de participants ici dans l’Hexagone mais aussi à Tahiti !"
Née en France d’un père tahitien, la Polynésienne de 36 ans a créé son agence d’événementiel il y a 8 ans à Mouriès, près d’Arles dans les Bouches-du-Rhône. Depuis janvier, elle préparait la première édition de "Mouriès s’ouvre au monde", un festival aux couleurs de la Polynésie prévu les 30 et 31 mai dans ce petit village provençal au cœur des Alpilles.

"Dès l’annonce du confinement le 17 mars, on a tout de suite préféré reporter à l’année prochaine, raconte Temaeva. Mais ensuite, quand tous les autres festivals ont eux-aussi été annulés, je me suis rendu compte que c’était une véritable catastrophe pour tous les artistes et artisans polynésiens. Et j’ai fait ce pari un peu fou : puisqu’on ne peut pas se rassembler physiquement, pourquoi pas sur internet ?"
 

"Ensemble", c’est tout 

La Polynésienne a donc battu le rappel auprès des créateurs, danseuses, musiciens, associations pour choisir une date et bâtir le programme du Āmui e-festival polynésien. "Au départ, on a voulu répondre à une situation d’urgence mais, techniquement, on ne savait pas trop à quoi pouvait ressembler un festival en ligne. Alors chacun a amené ce qu’il voulait ou ce qu’il pouvait et on a tout construit ensemble !" Ensemble qui se dit justement Āmui en tahitien.
L’événement est basé sur le don et pour Temaeva, toutes les offres sont les bienvenues : des démonstrations ou des cours de danse en live, des ateliers cuisine, des visites guidées chez les artisans, des leçons de langue tahitienne, des mini-concerts, des interviews ou des conférences… Des événements qui se succèderont à l’écran un peu comme une chaîne d’information continue, l’interactivité en plus. Un animateur fera le lien entre tous les intervenants et poussera les internautes à aller plus loin pour découvrir leurs sites et visiter… leurs boutiques en ligne !

"Ce festival est à la fois une vitrine pour les artisans qui ont besoin de vendre leurs produits, pour les artistes qui ont besoin de décrocher des contrats ou encore des professeurs de danse qui donnent des cours à distance par exemple et qui cherchent des inscriptions, explique Temaeva. Mais c’est aussi une question de visibilité pour toute la culture polynésienne dont on voit bien là la diversité et la richesse." 

Invités de marque

Depuis quelques jours, sur la page facebook où se déroulera le festival, chacun des participants poste de courtes vidéos pour se présenter et lancer l’invitation. Le e-festival a même séduit plusieurs célébrités polynésiennes qui ont proposé bénévolement leurs services. A l’affiche notamment, Vaiteani et sa "Polynesian folk" ou encore Vaimalama Chaves. Miss France 2019, qui viendra chanter quelques titres de son premier album qui doit sortir à l’automne. Au menu également, les spécialités du fameux Chef Teheiura

Temaeva est presque dépassée aujourd’hui par le succès de son initiative. "On m’appelle déjà pour s’inscrire pour l’année prochaine mais pour l’instant, on n’a pas du tout imaginé qu’il pourrait y avoir une deuxième ou une troisième édition, avoue-t-elle. On espère qu’on pourra surtout se retrouver pour danser ensemble !"