Un an après le mouvement social du printemps 2017 en Guyane les conséquences du conflit se font encore sentir dans les entreprises. Mais certains secteurs, comme le spatial, le BTP ou la grande distribution, affichent malgré tout de bons résultats.
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Près d'un an après le grand mouvement social du printemps 2017 en Guyane, le nombre de demandeurs d'emplois et la viabilité des entreprises ont été impactés par la longue paralysie du territoire, mais les secteurs du spatial, du BTP et de la grande distribution tirent leur épingle du jeu.
La crise sociale, marquée notamment par des barrages qui ont paralysé toute l'économie, avait éclaté vers la mi-mars pour réclamer un "rattrapage" multisectoriel de la Guyane par rapport à l'Hexagone. Le conflit, organisé par le collectif Pou Lagwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle) s'était divisé à la 3e semaine, pour ou contre le maintien des blocages.
Malgré le blocage du centre pendant cinq semaines induisant le report de trois campagnes de tir, "les financements ont été maintenus puisque les 11 lancements prévus (dans l'année) ont été réalisés", a-t-il expliqué. Si les pertes sont "supérieures à 10 millions d'euros" chez Arianespace, la société de lancement a signé pour "plus de 1,1 milliard d'euros" de carnet de commandes en 2017.
Quelque "8,5 millions d'euros" d'aides pour 16.500 postes salariés ont été versées aux entreprises gênées par les barrages routiers, selon Michel-Henri Mattera, directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dieccte).
Selon l'Insee Guyane, "il faudra attendre 2-3 ans pour voir si l'investissement a baissé en Guyane". "Il ne faut pas mettre tous les indicateurs négatifs sur le dos des barrages, même si c'est sûr que le mouvement a déstabilisé" le territoire.
De sources concordantes, le centre hospitalier de Cayenne, en déficit depuis des années, a dû faire face à des "dépenses faramineuses" à cause du blocage (heures supplémentaires, envoi de matériel en urgence). Interrogé par l'AFP, le ministère de la Santé n'a pas souhaité s'exprimer.
"Les projets, découlant de ce mouvement et qui sont ou vont être lancés par la collectivité territoriale de Guyane (CTG), vont bénéficier en premier lieu au secteur du BTP", dit-on de même source. "158 millions d'euros d'appels d'offres publics" sont envisagés par l'Observatoire économique et social du marché de la construction (CERC), 35 millions pour le bâtiment non résidentiel, 65 millions pour les logements et 58 millions pour les travaux publics.
La crise sociale, marquée notamment par des barrages qui ont paralysé toute l'économie, avait éclaté vers la mi-mars pour réclamer un "rattrapage" multisectoriel de la Guyane par rapport à l'Hexagone. Le conflit, organisé par le collectif Pou Lagwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle) s'était divisé à la 3e semaine, pour ou contre le maintien des blocages.
"Pas de pertes" pour le centre spatial guyanais
Le mouvement avait notamment cloué au sol pendant plus d'un mois la fusée Ariane, vitrine économique du territoire. Mais le centre national des études spatiales (CNES) et le centre spatial guyanais (CSG) n'enregistrent "pas de pertes", assure Didier Faivre, directeur du CSG.Malgré le blocage du centre pendant cinq semaines induisant le report de trois campagnes de tir, "les financements ont été maintenus puisque les 11 lancements prévus (dans l'année) ont été réalisés", a-t-il expliqué. Si les pertes sont "supérieures à 10 millions d'euros" chez Arianespace, la société de lancement a signé pour "plus de 1,1 milliard d'euros" de carnet de commandes en 2017.
"Lourd tribut" des entreprises locales
Nathalie Ho-A-chuck Abchée, présidente par intérim du Medef Guyane, estime que les entreprises locales "ont payé un trop lourd tribut malgré les dispositifs d'aides mis en place". Le Medef se dit dans l'incapacité de chiffrer les pertes subies par les 500 entreprises adhérentes.Quelque "8,5 millions d'euros" d'aides pour 16.500 postes salariés ont été versées aux entreprises gênées par les barrages routiers, selon Michel-Henri Mattera, directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dieccte).
Hausse du nombre de demandeurs d'emploi
La hausse des demandeurs d'emplois en catégorie A (sans activité) est de "4,29%" entre avril et décembre 2017 et de "+8,53%" pour les catégories A, B et C (ceux qui ont eu une activité au cours du mois), selon la Dieccte. Alors que le nombre de demandeurs d'emplois de catégorie A était "au plus bas en mars 2017" (21.260), au début du mouvement social, il est remonté "de façon spectaculaire à partir d'avril (21.900) pour aboutir en décembre à 22.840" (+1.580 personnes), selon la même source.Selon l'Insee Guyane, "il faudra attendre 2-3 ans pour voir si l'investissement a baissé en Guyane". "Il ne faut pas mettre tous les indicateurs négatifs sur le dos des barrages, même si c'est sûr que le mouvement a déstabilisé" le territoire.
Reprise économique fin 2017
L'Institut d'émission des départements d'outre-mer (Iedom) précise que "le climat des affaires" a renoué en fin d'année avec "son niveau d'avant crise", et note aussi la reprise de "la consommation des ménages" dès la fin des blocages.De sources concordantes, le centre hospitalier de Cayenne, en déficit depuis des années, a dû faire face à des "dépenses faramineuses" à cause du blocage (heures supplémentaires, envoi de matériel en urgence). Interrogé par l'AFP, le ministère de la Santé n'a pas souhaité s'exprimer.
"Bilan contrasté"
"Le bilan" de ce mouvement "est contrasté" car il a "aussi apporté des perspectives importantes de chantiers et de projets publics", à travers "le plan d'urgence pour la Guyane" à 1,086 milliard d'euros signé le 21 avril avec l'Etat, estime aussi le Medef Guyane, qui avait été l'un des leaders du pôle économique de Pou Lagwiyann dékolé, avant de se désolidariser sous la pression des chefs d'entreprise opposés au maintien des blocages."Les projets, découlant de ce mouvement et qui sont ou vont être lancés par la collectivité territoriale de Guyane (CTG), vont bénéficier en premier lieu au secteur du BTP", dit-on de même source. "158 millions d'euros d'appels d'offres publics" sont envisagés par l'Observatoire économique et social du marché de la construction (CERC), 35 millions pour le bâtiment non résidentiel, 65 millions pour les logements et 58 millions pour les travaux publics.