En raison du coronavirus, le salon du tourisme à Paris est annulé. Les offices du tourisme d'Outre-mer dans la capitale hésitent entre frustration et résignation.
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Les offices du tourisme d’outre-mer à Paris ne cachent pas leur déception suite à l’annonce de l’annulation du Salon Mondial du Tourisme qui devait se tenir dans la capitale, du 12 au 15 mars prochain. « C’est de la visibilité de nos destinations en moins, témoigne François Jock, en charge de la communication du Comité Martiniquais du Tourisme à Paris. Surtout auprès des séniors qui constituent la grande majorité des visiteurs (61 ans de moyenne d’âge en 2019 ). Cette annulation va incontestablement avoir des conséquences pour nos destinations, tant dans le déficit des promotions que nous devions lancer dans le cadre de ce salon que sur les réservations de voyages dans les semaines qui viennent : au mieux une stagnation. Au pire, une baisse ».
Résultat : les professionnels du tourisme n’ont d’autres choix que de se résigner et de patienter en espérant que l’épidémie s’arrête rapidement. « Aujourd’hui, nous n’avons pas le choix : il faut attendre !, insiste René-Marc Chikli. Cette crise sanitaire occasionne des réactions irrationnelles. Toute tentative de notre part pour ramener les gens à la raison serait peine perdue. »
« On n’est plus inquiets par les conséquences de l’annulation du Salon ITB Berlin qui devait se tenir cette semaine, confie Bibi Malidi, du Comité du Tourisme de Mayotte. C’est LE salon du tourisme mondial par excellence, celui où il faut absolument être. Celui qui engendre le plus de retombées financières et de visibilité pour nos destinations, bien plus qu’à Paris ! »
Un rendez-vous devenu incontournable au fil des ans pour toutes les destinations vacances et loisirs, y compris celles des outre-mer français qui n’hésitent plus à investir de plus en plus d’argent pour louer un stand et faire venir des professionnels de leur territoire. « On s’est rendu compte que les visiteurs qui venaient au Salon de Paris avait des budgets plus limités en moyenne que des touristes européens, poursuit Bibi Malidi. Or, si on peut trouver des billets d’avion à 300 euros pour se rendre aux Antilles, c’est loin d’être le cas pour venir à Mayotte. La cherté de notre destination nous oblige à viser une clientèle plus aisée. C’est pour cela que l’on privilégie aujourd’hui les salons réservés uniquement aux professionnels comme celui de Berlin ainsi, bien évidement que IFTM Top Résa qui se tient chaque année à Paris en septembre. Avec les voyagistes, les agences de voyage et les tour-opérateurs, nous pouvons mieux « rentabiliser » notre travail de promotion de nos destinations auprès de nos clients. Ce qui n’est plus le cas dans le cadre de salons grands publics. C’est pour cela que Mayotte ne présente plus de stand depuis 6 ans au Salon International du Tourisme de Paris ».
Même attitude du côté de Tahiti Tourisme qui n’est plus présent au Salon grand public de Paris depuis une dizaine d’année. « Ce salon n’est plus porteur pour la destination Polynésie », confie Isabelle Gilquin, responsable de l’antenne parisienne de l’office du tourisme de Tahiti. Nous privilégions désormais les salons de niche, à commencer par celui de la plongée sous-marine où là, nous sommes sûrs que les gens viennent pour enclencher un voyage et un séjour sur le Fenua. C’est économiquement plus intéressant pour nous ».
« Même si nous restons présent au Salon de Paris, il ne représente plus que 15 % de notre budget annuel « salons », insiste François Jock du Comité martiniquais du tourisme. ITB Berlin devient aujourd’hui Le rendez-vous des professionnels à ne pas louper pour la destination Martinique pour conquérir la clientèle internationale. Pour la clientèle française voire francophone, reste bien évidement le Salon de Paris IFTM Top Résa à Paris chaque mois de septembre. »
Résignation
« De toute manière, nous n’aurions pas eu grand monde, rétorque René-Marc Chikli, le président du SETO, le syndicat des Entreprises de Tour-Operating. En raison de la crise du coronavirus, une partie des visiteurs n’aurait pas fait le déplacement. C’était une mesure de bon sens que d’annuler cette manifestation ».Résultat : les professionnels du tourisme n’ont d’autres choix que de se résigner et de patienter en espérant que l’épidémie s’arrête rapidement. « Aujourd’hui, nous n’avons pas le choix : il faut attendre !, insiste René-Marc Chikli. Cette crise sanitaire occasionne des réactions irrationnelles. Toute tentative de notre part pour ramener les gens à la raison serait peine perdue. »
Chûte spectulaire des voyages
Pour preuve, le SETO mesure une chute spectaculaire des réservations de voyages à l’étranger ces derniers jours en France : - 60 %. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter à mesure que la crise s’installe. « Les gens pensent davantage désormais à s’acheter des masques de protection qu’à voyager », se lamentent certains professionnels hors micro.« On n’est plus inquiets par les conséquences de l’annulation du Salon ITB Berlin qui devait se tenir cette semaine, confie Bibi Malidi, du Comité du Tourisme de Mayotte. C’est LE salon du tourisme mondial par excellence, celui où il faut absolument être. Celui qui engendre le plus de retombées financières et de visibilité pour nos destinations, bien plus qu’à Paris ! »
Lourdes conséquences
Et pour cause, l’International Tourisme Bourse de Berlin en Allemagne est en quelque sorte la Mecque des professionnels du voyage. Le plus gros Salon du tourisme au monde avec ses 10 000 exposants venus de 180 pays et ses quelques 200 000 visiteurs.Un rendez-vous devenu incontournable au fil des ans pour toutes les destinations vacances et loisirs, y compris celles des outre-mer français qui n’hésitent plus à investir de plus en plus d’argent pour louer un stand et faire venir des professionnels de leur territoire. « On s’est rendu compte que les visiteurs qui venaient au Salon de Paris avait des budgets plus limités en moyenne que des touristes européens, poursuit Bibi Malidi. Or, si on peut trouver des billets d’avion à 300 euros pour se rendre aux Antilles, c’est loin d’être le cas pour venir à Mayotte. La cherté de notre destination nous oblige à viser une clientèle plus aisée. C’est pour cela que l’on privilégie aujourd’hui les salons réservés uniquement aux professionnels comme celui de Berlin ainsi, bien évidement que IFTM Top Résa qui se tient chaque année à Paris en septembre. Avec les voyagistes, les agences de voyage et les tour-opérateurs, nous pouvons mieux « rentabiliser » notre travail de promotion de nos destinations auprès de nos clients. Ce qui n’est plus le cas dans le cadre de salons grands publics. C’est pour cela que Mayotte ne présente plus de stand depuis 6 ans au Salon International du Tourisme de Paris ».
Salons de niche
Même attitude du côté de Tahiti Tourisme qui n’est plus présent au Salon grand public de Paris depuis une dizaine d’année. « Ce salon n’est plus porteur pour la destination Polynésie », confie Isabelle Gilquin, responsable de l’antenne parisienne de l’office du tourisme de Tahiti. Nous privilégions désormais les salons de niche, à commencer par celui de la plongée sous-marine où là, nous sommes sûrs que les gens viennent pour enclencher un voyage et un séjour sur le Fenua. C’est économiquement plus intéressant pour nous ».« Même si nous restons présent au Salon de Paris, il ne représente plus que 15 % de notre budget annuel « salons », insiste François Jock du Comité martiniquais du tourisme. ITB Berlin devient aujourd’hui Le rendez-vous des professionnels à ne pas louper pour la destination Martinique pour conquérir la clientèle internationale. Pour la clientèle française voire francophone, reste bien évidement le Salon de Paris IFTM Top Résa à Paris chaque mois de septembre. »