Après 10 ans d'absence, 90 millions d'euros de la BEI viennent financer l'aéroport et les PME de Guadeloupe

La Banque Européenne d'investissement (BEI) a renoué avec les Régions Ultra Périphériques d'Europe, après 10 ans d'absence du financement de projet local, en signant lundi des conventions pour 90 millions de prêts en Guadeloupe
"Nous prêtons 60 millions d'euros à l'aéroport pour son plan de rénovation et nous prêtons 30 millions au Crédit Agricole pour le financement des PME touchées par les cyclones", a dit à l'AFP Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI. "C'est dans le cadre du plan Junker, qui vise à favoriser les investissements dans des zones définies comme prioritaires et où l'économie a besoin de se développer, que nous sommes présents pour financer ces projets", a-t-il souligné.
 

Travaux d'agrandissement

Pour l'aéroport de Pointe-à-Pitre, qui vise pour 2025, l'accueil de 3 millions de passagers, ces 60 millions d'euros viendront financer une première tranche de travaux d'agrandissement, de réfection et de modernisation, dont le montant s'élève à 129 millions d'euros, sur un total prévu de 247 millions d'euros. Cet investissement ambitionne de créer 600 équivalent temps plein en période de travaux, et de déboucher sur 200 permanents, en emplois direct.
 

Trente millions d'euros pour financer des PME

Par ailleurs, la BEI va prêter 30 millions d'euros au Crédit Agricole afin de financer en 18 mois des PME en besoin après les passages d'Irma et Maria, les deux cyclones de 2017 responsables de pertes sèches pour les entreprises locales. "Nous empruntons sur les marchés financiers à très bas taux", a dit M. Fayolle. "Cela permet donc aux banques à qui nous prêtons de répercuter des taux bas également sur leurs prêts aux entreprises". La BEI entend avoir un véritable effet de levier:

"pour 1 euro prêté, ce sont 2,5 qui s'ajoutent à l'enveloppe", dit M. Fayolle. Les PME et ETI locales pourront donc emprunter jusqu'à 25 millions d'euros.
De surcroît, la BEI calcule l'empreinte carbone des projets financés des actions pour le climat. "Sauf pour l'aéroport: étant donné qu'il est le seul moyen d'accès aux systèmes insulaires, on n'a pas intégré dans nos calculs les émissions de CO2 du trafic aérien".