Après la mort d’une mère tuée par balle en Guadeloupe, un sénateur interpelle le gouvernement sur le trafic d’armes

La ministre déléguée aux collectivités territoriale Dominique Faure répond au sénateur de Guadeloupe Dominique Théophile, ce 17 mai 2023.
Dominique Théophile, sénateur de la Guadeloupe, a demandé au gouvernement ce mercredi 17 mai "quelles réponses supplémentaires" il compte apporter pour "enrayer ce cycle de violences".

"Dimanche en Guadeloupe, une mère de famille est morte au volant de sa voiture, elle a reçu une balle dans la tête. Mercredi, ce sont deux jeunes hommes de 18 et 22 ans qui ont trouvé la mort au Lamentin et aux Abymes, eux aussi par arme à feu." Le sénateur de la Guadeloupe Dominique Théophile égrène ainsi les derniers homicides dans son archipel. Sa concision accentue un peu plus la tragédie de ces faits divers à répétition.

Le parlementaire rappelle qu’il ne s’agit pas d’événements isolés mais qui font partie de l’explosion de la violence "depuis quelques années" en Guadeloupe et en Martinique. Cette violence "s’accompagne d’un phénomène de gangs et se nourrit du trafic d’armes à feu qui déséquilibre la Caraïbe et qui ensanglante Haïti", analyse-t-il.

Si le sénateur, qui fait partie du groupe de la majorité RDPI (ex LREM), tient à "saluer le travail exceptionnel des forces de l’ordre et des fonctionnaires de justice" et la réaction des pouvoirs publics, il pointe cependant une réponse qui n’est "pas suffisante".

Les armes circulent comme un achat dans d’un commerce.

Dominique Théophile, sénateur de Guadeloupe

Dominique Théophile demande donc au gouvernement : "Quelles réponses supplémentaires entendez-vous apporter pour enrayer ce cycle de violences ? Comment lutter contre un trafic d’armes qui dépassent de loin nos frontières ?"

Une banalisation des armes à feu

"Vous avez raison", répond la ministre déléguée en charge des collectivités territoriales Dominique Faure, qui reconnaît l’augmentation et la banalisation de l’usage d’armes à feu. Elle souligne cependant la mise en place d’actions de prévention, à savoir des "campagnes de communication", des "réunions régulières de concertation avec la société civile".

Elle assure également qu’il existe une "multiplication des opérations de contrôles" et un "développement des moyens d’enquêtes judiciaires", avec des enquêteurs spécialisés dans la cyber-délinquance pour lutter contre la vente et l’achat d’armes sur Internet.

"Tout ça vous le savez, mais il faut poursuivre, renforcer, conclut-elle. Soyez convaincu de l’engagement total du ministère de l’Intérieur et de l’Outre-mer pour continuer la lutte contre les trafics." Traduction : les pouvoirs publics assurent le sénateur de leur soutien mais ne prévoient pas de nouvelle solution.