Après le choléra et la fièvre typhoïde, Mayotte se prépare à une éventuelle arrivée de mpox

Une infirmière s'apprête à vacciner un patient contre le mpox ou variole du singe, au Centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) à Montpellier le 23 août 2022.
Alors que l'épidémie de choléra semble terminée, Mayotte doit faire face à 21 cas de fièvre typhoïdes à M'tsapéré tout en se préparant à l'arrivée du virus mpox (ou variole du singe). Le département est en capacité de répondre aux épidémies qui touchent l'Afrique et la région de l'océan Indien, assurent les autorités sanitaires.

21 cas de fièvre typhoïde ces dernières semaines ont été recensés à M'tsapéré, à Mayotte. Pour enrayer la propagation de la maladie, l’Agence régionale de santé (ARS) de l'archipel a lancé une campagne de vaccination ce lundi 2 septembre dans les écoles du village et ses environs.

Si la maladie n'a rien "d'exceptionnel" au regard du nombre de cas qui a été par le passé plus important, elle est sérieusement surveillée d'autant plus que Mayotte a connu une épidémie de choléra au printemps dernier. L'infection s'était étendue dans plusieurs bidonvilles, faisant craindre une propagation beaucoup plus rapide. Au 31 août, 221 cas ont finalement été recensés, le dernier en date le 12 juillet.

Alors que deux décès avaient dans un premier temps été dénombrés, le bilan révisé de l'Agence régionale de santé (ARS) fait état de cinq personnes dont la mort est "imputable au choléra" (soit un cumul de signes cliniques, preuve microbiologique, lien épidémiologique et absence de comorbidité) et deux "partiellement imputables" à la maladie.

Attention à la saison des pluies

"La situation est satisfaisante. Elle montre l'efficacité de notre réponse", a déclaré Bastien Morvan, le directeur de cabinet de l'ARS, qui assure pour autant que les autorités sanitaires restent "vigilantes".

"La saison des pluies arrive et avec elle, le risque décuplé de maladies hydriques. Nous pourrions voir l'épidémie repartir à ce moment-là", indique Tanguy Cholin, chef du département de la sécurité et des urgences sanitaires de l'ARS.

Face au choléra, l'ARS de Mayotte avait mis en place dès les premières semaines une importante campagne de vaccination préventive dans les zones les plus vulnérables, notamment les quartiers informels où l'accès à l'eau potable est limité.

Département à risques

Si le choléra est à l'arrêt, l'épidémie de mpox en cours dans le centre de l'Afrique, notamment en République démocratique du Congo, est surveillée de près car Mayotte fait partie des territoires français les plus à risques, le département attirant de nombreux migrants originaires de l'Afrique des Grands Lacs.

"En 2022, nous avions enregistré deux cas de mpox à Mayotte, a rappelé Bastien Morvan. Nous avons donc mis au point un plan de riposte basé sur ce que nous avions établi à l'époque."

L'objectif est d'identifier rapidement les cas suspects avec un circuit de prise en charge dédié pour les voyageurs arrivant de zones à risques et la possibilité de réaliser des tests au sein même de "l'unité médicale du centre de rétention administrative" de l'archipel.

De nouvelles techniques rapides de dépistage

Selon Tanguy Cholin, les autorités sanitaires sont mieux organisées grâce notamment à "de nouvelles techniques (...), de nouveaux réactifs qui nous permettent localement de savoir en quelques heures si un cas est confirmé ou non" alors que lors des précédentes épidémies de mpox, les prélèvements devaient être analysés dans l'Hexagone.

Un stock de vaccins est en train d'être consolidé sur le territoire. "L'idée est de vacciner les personnes ayant été au contact d'un cas suspect ou confirmé. Nous avons déjà le nombre de doses nécessaires", précise l'ARS, qui n'envisage pas pour l'instant de campagne de vaccination préventive.