Il y a 25 ans, le cyclone tropical Béti, l’un des plus violents de ces dernières décennies, frappe la Nouvelle-Calédonie. Il emprunte la pire trajectoire qu’on puisse redouter. Les Archives d’Outre-mer reviennent sur ce phénomène météorologique d’une rare intensité.
La Nouvelle-Calédonie est habituée au passage de cyclones tropicaux. Béti, par sa trajectoire atypique et ses boucles successives étonne encore aujourd’hui les experts prévisionnistes. Simple onde tropicale partie le 19 mars 1996 du nord-ouest de Suva (Iles Fidji), le phénomène devient en 48 heures une dépression tropicale. Les météorologues la prénomment alors « 23P ». Quelques heures lui suffisent à prendre une telle ampleur en mer de Corail, quelle devient cyclone de catégorie 1 : Béti vient de naitre.
Le Caillou dans l’attente du Cyclone
Les jours suivants, Béti avance et monte en intensité au-dessous de l’océan. A l’approche du Caillou, elle est anormalement chargée d’air humide et chaud. La Nouvelle-Calédonie s’apprête à vivre des heures difficiles, le nord de l’île est touché en premier.
Ecoutez Michel Argent, prévisionniste à Météo France annonçant la trajectoire de Béti passant au-dessus de la Nouvelle-Calédonie
Chronique d’une catastrophe annoncée
26 Mars 1996, Béti est en approche à l’extrême nord de l’île. L’archipel des Belep se prépare, les dispositifs de protection se mettent en place. L’alerte cyclone niveau 1 est alors activée. Le lendemain, le cyclone parcours l’île avec des rafales de vent d’une extrême violence. Des pointes à 200 km/h sont relevées. Le vent est si fort que la pluie tombe en continu, à l’horizontale. Les inondations s’étendent inexorablement. L’île est alors coupée du monde, sans électricité ni téléphone, seules les radios amateurs permettent un lien vers l’extérieur. Au matin du 28 Mars, un premier bilan est effectué.
Regardez le reportage RFO Nouvelle-Calédonie diffusé le 12/04/1996 et réalisé par Guy Plazanet :
La ville de Nouméa durement frappée
La capitale n’échappe pas au déferlement du cyclone Béti. Les dégâts matériels sont lourds, principalement en bord de mer. Les embarcations ont été malmenées, certaines se sont échouées. Le milieu urbain n’est pas en reste, les vents violents ont gravement endommagés les installations électriques, les toitures de certains bâtiments, et les arbres arrachés jonchent le sol. Cette situation apocalyptique a engendré des encombrements inédits sur les routes de l’île.
Regardez le reportage RFO Nouvelle-Calédonie diffusé le 26/03/1996, réalisé par Michel Quemener :
La vallée de la Hienghène et le club Med dévastés
Comme toutes les populations de l’Ile, la vallée de la Hienghène a tout autant subi le passage du cyclone, laissant des cicatrices dans son paysage. Le village a connu de lourds dégâts matériels. Le Koulnoué-village du Club Med offre lui aussi un spectacle d’après catastrophe. Ponton, bungalows, et équipements sont dévastés. Le paysage côtier est profondément marqué : la plage a avancé de 30 mètres dans les terres.
Regardez le reportage RFO Nouvelle-Calédonie diffusé le 31/03/1996 par Guy Plazanet :
La Nouvelle-Calédonie vient d'être très durement frappée par le passage du cyclone "BETI" qui a occasionné de gros dégâts matériels et agricoles. Je vous demande de transmettre à nos compatriotes touchés par cette catastrophe naturelle l'expression de ma plus vive sympathie dans l'épreuve qu'ils traversent. Qu'ils soient assurés que tout est mis en œuvre pour leur venir en aide et que je veillerai personnellement à ce que la solidarité nationale se manifeste pleinement pour soulager leur peine et contribuer à l'œuvre de restructuration qui sera entreprise.