Archives d’Outre-mer : Histoires et légendes de trésors cachés

Coffre provenant d'un navire de pirate, au 17eme siècle
Dans les Outre-mer, comme dans l'Hexagone, des histoires et autres légendes racontent l’existence de trésors disparus et jamais retrouvés. Contes empreints de mystère et d’aventure. Les Archives d’Outre-mer vous proposent de partir à la rencontre d’archéologues et de chasseurs de trésors des temps modernes.

Qui n’a pas un jour, en écoutant ces histoires, rêvé de découvrir un coffre rempli de pièces d’or ? Dans l’imaginaire collectif, la recherche de trésors enflamme l’imagination. Les archives d'Outre-mer partent cette semaine à la chasse aux trésors.

Age d’or de la piraterie

Cette époque – qui débute vers 1500- est marquée par de nombreuses prises de guerre et bouleversée par des évènements tels que tempêtes, ouragans, batailles navales, naufrages. L’histoire des Outre-mer possède plusieurs facettes ignorées sur des paysages maritimes qui rappellent l’importance de la mer. De nombreux vestiges d’épaves de navires de guerre, de commerces, et de cabotages sont enfouis au large des côtes comme à travers le monde.

L’histoire nous le relève, les corsaires et les pirates faisaient preuve d’ingéniosité. Ainsi, tous voyageaient avec une partie seulement de leurs richesses. Ils cachaient le reste à travers le monde, au gré de leurs voyages, et bien souvent sur des îles, en des lieux tenus secrets.  

Bien peu connaissent la Guadeloupe comme un haut lieu de la piraterie de l’époque. On parle même d’épicentre des Corsaires de la Caraïbe. Plusieurs d’entre eux avaient pris leurs quartiers sur l’île, ils sont corsaires, pirates, flibustiers, ou encore boucaniers.

Le Trésor de la Buse : le mystère du plus grand pirate Français

Le célèbre pirate La Buse, alias Olivier Levasseur, est mort pendu en 1730 sur l’Ile Bourbon (aujourd’hui La Réunion). Quelques secondes avant sa mort, la légende raconte que lorsqu’il était sur l’échafaud la corde au cou, il aurait jeté un cryptogramme dans la foule en s’écriant « Mon trésor à qui saura le prendre ! »

Cryptogramme de La Buse

Le célèbre pirate écuma l’océan Indien au début du 18ème siècle. Il aurait caché un trésor estimé à 4,5 milliards d’euros. Aujourd’hui encore, des chercheurs et des scientifiques recherchent toujours le butin, précieusement caché depuis plus de 200 ans.

Regardez ce reportage « chasse au trésor aux Seychelles » diffusé par RFO Réunion le 01 octobre 1988 :  

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Martinique : Baie du Trésor, des histoires de piraterie autour du Château Dubuc 

Situé à la Trinité, le château Dubuc domine la magnifique Baie du Trésor. Aujourd’hui, monument historique, il est étonnant dans ce paysage et son histoire l’est tout autant. Construit en 1725 par Louis du Buc du Gallion, sur la presqu’île de la Caravelle, le château était une habitation sucrière et cafetière où les esclaves transformaient la canne à sucre. Le café y était stocké avant d’être expédié en métropole pour fournir notamment la cour de Versailles.

Plusieurs décennies après sa construction, plusieurs catastrophes naturelles ont eu raison de l’édifice. Il sera abandonné par la famille Dubuc. Depuis, des légendes perdurent : repère de pirates ou lieu de contrebande, le château Dubuc n’a pas fini de faire parler de lui !

Baie du trésor à Trinité.

La légende raconte, qu’aux fonds des eaux de la baie, se trouve un trésor. A cette époque, les pirates accostaient leurs bateaux pour se protéger des vents. Or l’un des bateaux a sombré en emportant avec lui un trésor. On dit que celui-ci serait encore caché dans les eaux profondes de la Baie du Trésor, ce qui explique son appellation.

Regardez ce reportage diffusé dans l’émission « En communes » et présenté par Hélène Camouilly le 09 avril 2000 :

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Histoire, légende et naufrage de La Pérouse

L’expédition de La Pérouse est une expédition « de découverte » commandée à partir de 1785 par le comte Jean-François de la Pérouse. Sous l’impulsion du roi de France Louis XVI, cette expédition avait pour objectif d’explorer l’océan Pacifique. Partis de Brest en août 1785, les navires de l’expédition, La Boussole et l’Astrolabe sont pris dans un cyclone et se brisent tous deux à Vanikoro (Iles Salomon) en 1788. A bord de la Boussole périt ce jour-là le Comte de La Pérouse. 

Dumont d'Urville, navigateur français de l'équipage de l'astrolabe, recueillant les débris du naufrage du comte de la Pérouse à Vanikoro, le 21 février 1828. Gravure du 19eme siècle.

Le mystère de sa disparition demeurera entier jusqu’à ce qu’on retrouve les épaves des deux navires, un demi-siècle plus tard. En 1827, l’épave de L’Astrolabe est retrouvée par le capitaine Dillon. En 1964, la seconde, celle de La Boussole, est aussi repérée. Il faudra attendre 2005 pour l’identification formelle des deux épaves. Ce qui donnera lieu à plusieurs recherches afin de trouver les trésors découverts par La Pérouse au cours de ses expéditions.

Regardez le récit de Véronique Urtizberea, diffusé le 10 mai 2005 :

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C’est l’aboutissement de nombreuses campagnes de fouilles menées par les plongeurs de l’association Salomon. Les pièces de monnaie du précieux butin découvert dans les épaves des deux navires sont  exposées au musée de l’histoire maritime de Nouméa.

Regardez ce reportage de Michel Quemener, diffusé dans le journal de RFO Nouvelle-Calédonie le 28 mai 2003 :

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Près de 230 ans après le naufrage de La Pérouse, Emmanuel Macron a annoncé en février 2022 qu'une réplique de "La Boussole" allait être construite à Brest. Preuve que les récits maritimes faits de naufrages et de trésors font toujours rêver.