En Guadeloupe, les anciens connaissent bien l’histoire de cet avion Air France qui s’est écrasé sur le morne du Dos d’Âne, à Deshaies. Longtemps, les causes de cette catastrophe aérienne ont divisé la population, et les familles des victimes. S’agit-il d’une défaillance mécanique, d’une erreur humaine, d’un attentat ?
Au matin du 22 juin 1962, le Boeing 707 de la compagnie Air France est à l’approche de la Guadeloupe. Baptisé « Château de Chantilly », l'appareil compte à son bord 103 passagers, dont 10 membres d’équipage. Le vol assure la liaison entre Paris et Santiago du Chili, en réalisant plusieurs escales (Portugal, Açores, Guadeloupe, Colombie, Pérou).
Dans des conditions météorologiques difficiles (orages, nuages bas, vents violents), l’avion fait une première approche vers la piste d’atterrissage. Le pilote semble rencontrer des problèmes techniques. Il survole la piste et fait demi-tour, annulant ainsi la procédure d’approche. Quelques minutes plus tard, la communication est interrompue avec la tour de contrôle. L’avion heurte la colline dite « Dos d’âne » à 23 kilomètres de l’aéroport.
Le crash ne laisse aucun survivant. Parmi les victimes, figurent plusieurs personnalités politiques, dont Justin Catayée, le député autonomiste et père fondateur du PSG (Parti Socialiste Guyanais).
Regardez ce reportage de Gérard CESAR, diffusé dans une édition spéciale de RFO Guyane, le 30 juin 2011 :
Portrait de Justin Catayée
Le 26 juin 1962, le Président de l’Assemblée nationale, Jacques Chaban-Delmas, fait l’éloge funèbre à la tribune devant les collègues députés.
La disparition tragique de notre collègue Justin Catayée sera ressentie douloureusement par notre Assemblée, au sein de laquelle il avait marqué sa place par la sincérité de ses convictions et l’ardeur qu’il apportait à les défendre
Jacques Chaban-Delmas
Justin Catayée, syndicaliste aux convictions socialistes, a marqué de son empreinte la politique française. En 1956, déçu par le manque d’ambition de ses camarades politiques, il fonde le PSG (parti socialiste guyanais) et le journal « Debout Guyane » dans lequel il revendique ses idées et sa vision de la Gauche .
La décolonisation est le premier acte que nous exigeons dans l’immédiat
Justin Catayée, avril 1961
Dans ce reportage, Jean-Paul Hippos retrace le parcours politique de Justin Catayée :
Causes du crash : ouverture des Archives
50 ans après les faits, le Parti Socialiste Guyanais s’est procuré les conclusions de l’enquête. Et sans surprise, l’accident est privilégié. Pour autant, des zones d’ombres demeurent.
Regarder ce reportage de Renaud Terrazzoni et Elise Ramirez, diffusé dans le journal de Guyane 1ère, le 10 février 2014 :
Cérémonie de commémoration pour les victimes du crash
Depuis quelques années, en Guadeloupe, cette catastrophe aérienne est commémorée dans la forêt de Deshaies sur les lieux de crash. Il n’est pas rare de trouver au détour d’un chemin des restes du fuselage de l’avion. Plusieurs stèles permettent aux familles des victimes de se recueillir pour ne pas oublier ce jour du 22 juin 1962 et cette catastrophe aérienne qui fit 113 morts.
Regardez ce reportage de Catherine Le Pelletier dans le journal de RFO Guadeloupe, le 23 juin 2005 :