Archives d’Outre-mer : le 10 mai 2006, première journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions

Depuis 2006, le 10 mai est désormais "journée nationale de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions". Les Archives d’Outre-mer vous proposent de revenir sur les célébrations qui ont marqué cette date symbolique.

C’est à l’initiative du président de la République Jacques Chirac, que le 10 mai devient journée de commémoration nationale. Pourquoi cette date ? Elle correspond à l’adoption par le Sénat de la loi dite loi Taubira, qui reconnaît la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité. C’était le 10 mai 2001.

Le Comité pour la mémoire de l’esclavage, présidé par la romancière guadeloupéenne Maryse Condé, a souhaité faire du 10 mai une journée de commémoration nationale. En portant sa demande auprès de Jacques Chirac, le 10 mai devenait journée d’hommage.

A ce jour, la France est le premier pays - et demeure le seul - à avoir déclaré la traite négrière et l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Ajoutons que la France est seule à avoir décrété une journée nationale de commémoration.

Écoutez l'allocution de Jacques Chirac à l'Élysée datant du 30 janvier 2006, annonçant que la date du 10 mai devient journée de commémoration  : 

 

Cérémonie au Jardin du Luxembourg à Paris

Le jardin du Luxembourg est, le temps d’une journée, celle du recueillement et de la mémoire. Jacques Chirac préside, pour la première fois au niveau national, la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Soulignant la portée historique de cet évènement, le président de la République fait référence à la nécessité de renforcer des liens forts de cohésion entre tous les Français.

Revivez les commémorations de l'abolition de l'esclavage au Jardin du Luxembourg à Paris, reportage diffusé dans l'Info soir de RFO Martinique le 10/05/2006 :

 

Mon plus grand bonheur aujourd’hui a été d’entendre le président de la République en quelque sorte décliner la loi. Ce qui est important, c’est que l’on comprenne l’enjeu. Et l’enjeu, c’est que la France vraiment se réconcilie avec son Histoire, qu’elle en tire tous les enseignements et que dans la conscience et dans la mémoire française, on inscrive ce qui est nécessaire pour comprendre la place de ceux qui aujourd’hui sont Français mais viennent de l’ancien empire colonial français

Christiane Taubira, ministre de la Justice

 

Désormais, il faut surtout travailler aux propositions scolaires, refaire les livres d’histoire, avoir des laboratoires de recherche, ouvrir des centres d’archives.

Maryse Condé, écrivaine

 

Le Sénégal rend hommage aux victimes de l’esclavage

La journée nationale de commémoration de l’esclavage a laissé place à un vaste chantier sur le devoir de mémoire. Le Comité pour la mémoire de l’esclavage espère voir ces hommages dépasser les frontières hexagonales. Illustrations sur l'île de Gorée au Sénégal, haut lieu de la traite négrière et de la souffrance noire.

Regardez ce reportage diffusé dans le journal du Soir de RFO Paris le 12 mai 2006, réalisé par Nella Bipat : 

 

À Nouméa aussi, on se souvient de l’esclavage

En Nouvelle-Calédonie, les premières cérémonies du 10 mai se sont déroulées en hommage à l’esclavage qui a été abolit aux Antilles et en Guyane en 1848. À Nouméa, tous ont en mémoire que le code de l’indigénat, hérité de la colonisation, s’est appliqué jusqu’en 1946 au peuple kanak.

Revivez les commémorations du 10 mai à Nouméa. Reportage diffusé dans le journal de l'Outre-mer de RFO Paris le 10 mai 2006 :