Entre l'Outre-mer et les arts martiaux c'est une histoire de champions. Lucie Decosse, Amandine Buchard, bien sûr Teddy Riner, les sportifs ultramarins ont magnifié ces disciplines venues d'Asie.
Mais il existe des sports de combat propres aux Outre-mer. Produits de l'histoire de l'esclavage et de la colonisation, ces "danses" de combat s'inscrivent dans une recherche d'identité culturelle, sans oublier l'essence des arts martiaux, la combinaison de la force physique et mentale. Particularité aussi de ces pratiques : pas de combat sans tambours, sans musique.
Le Moringue à La Réunion
Le moringue, moraingy en malgache, danse-combat aux racines d'Afrique et de Madagascar, est arrivé sur l'île avec les esclaves malgaches au XVIIIème siècle. Art de combat codifié, à la Réunion il prendra ses propres formes et règles. C'est à mains nues, avec des coups de pieds, de genoux et parfois de tête ou de poitrine que s'affrontent les combattants dans un cercle, au rythme des tambours. Depuis quelques années la pratique du moringue s'est intensifiée et fait partie intégrante des sports et traditions.
En 1996, une démonstration était faite à Saint-Pierre.
Regardez ce reportage de RFO Réunion, de Florence Bouchou, le 27 décembre.
A la Martinique, le Danmyé
Dans la famille de arts martiaux venus d'Afrique, le danmyé à la Martinique est une pratique très vivante. Deux lutteurs se font face au son du bélé, tibwa et chants. C'est un jeu de feintes, une danse où pieds et poings rappellent que c'est aussi un combat. Le danmyé comporte des coups aussi précis et techniques que ceux du karaté.
Voyez ce reportage dans l'école AM4, au Dojo Batelière de Schoelcher, qui depuis 1987 développait déjà l'apprentissage de cet art entre danse, sport de combat et art martial.
Un reportage de J.P Treuil et H. Vigana. RFO Martinique, le 24 novembre 1996
En Guadeloupe c'est le mayolé, qui a en plus la particularité d'utiliser un bâton, qui est dansé. C'est au Moule et à Marie-Galante qu'il est le plus pratiqué.
Le Djokan en Guyane, un art martial amazonien
Le djokan, est crée le 03 septembre 2010, par Yannick Théobalde. "Djok" et "An", des mots de créole guyanais. Djok signifie "ce qui est robuste, fort" et An est la préposition "en", en somme "Être fort", ou "Celui qui est éveillé".
Le djokan, est la synthèse des savoirs guerriers, des danses traditionnelles, de us et coutumes des peuples guyanais. Cet art de combat puise dans dans la suwa des Bushinengués, l'asuwa des Amérindiens, la ladja créole, proche aussi de la capoeira brésilienne et du danmyé martiniquais.
Voyez la présentation de cet art de combat amazonien, par son créateur, un reportage de Guyane 1ère, le 12 juin 2011, par Mario Innocent.
Invités lors de la Nuit des Arts Martiaux en 2012, au Palais Omnisports de Bercy à Paris, la prestation des Guyanais surprend par son originalité et trouve toute sa place dans la discipline des Arts de combat. Voyez plutôt.
Un reportage de Christian Chauleau, RFO Guyane, le 26 mars 2012