Archives d'Outre-mer - 1992 : sommet de la terre à Rio de Janeiro au Brésil

CONFERENCE - INDIEN - RAONI / BRESIL - SOMMET - ENVIRONNEMENT - ECOLOGIE - ROYAL
Alors que se déroule actuellement la COP 24 en Pologne, les archives d'Outre-mer 1ère vous proposent de partir au Brésil en 1992 pour le troisième sommet de la terre. Jamais autant de chefs d'états ne s'étaient réunis pour lutter contre le réchauffement climatique. 
L’ONU s’est dotée en 1992, à l’occasion du sommet de la Terre de Rio de Janeiro, d’un cadre d’action de lutte contre le réchauffement climatique : la CCNUCC (Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques). Cette convention réunit presque tous les pays du monde qui sont qualifiés de "Parties". Leurs représentants se rassemblent une fois par an depuis 1995 lors des "COP "(Conferences of the Parties) ou "CdP" en français. 

1992 à Rio de Janeiro, marque un tournant décisif dans l’histoire de la planète ? Pourquoi Rio davantage que Stockholm vingt ans plus tôt ?
La conférence de Rio instaure une nouvelle dynamique pour au moins trois raisons :
  • Elle a été pour la première fois le théâtre d’une rencontre entre un aussi grand nombre d’États pour débattre de l’avenir de la planète.
  • Elle a donné un sens à la notion de développement durable jusqu’à présent vague.
  • Et surtout elle a donné naissance à de nouveaux types d’accords multilatéraux sur l’environnement.
 

Un moment historique

Ainsi, le secrétaire général de l’ONU, Boutros Boutros-Ghali, ouvre officiellement le 3 juin la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (CNUED), appelée aussi sommet de la Terre, en présence des 178 délégations des pays membres présents à Rio. La réunion a culminé les 12, 13 et 14 juin avec la présence de 131 chefs d’Etat ou de gouvernement.

Voici venu aujourd'hui, le temps du monde fini, un monde où nous sommes tous assignés à résidence. Cela veut dire tout simplement qu'il n'y a plus de nature au sens classique de ce terme. Toute nature est entre les mains des hommes, ces concepts concernent le monde entier".  

-Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de l’ONU.


George H. W. Bush refuse au nom des Etats-Unis de signer la Convention sur la biodiversité, privilégiant le court terme au long terme. Il isole ainsi son pays malgré les pressions de l'Europe, France en tête.

la France veut jouer un rôle de locomotive dans la mise en place d'une nouvelle règle du jeu mondial, la France pense que se pose à Rio le problème de définition d'une nouvelle règle de civilisation".

-Ségolène Royal, ministre de l'environnement.

 

Des "people" au forum global

En marge du sommet, le forum global est un lieu de rencontre très éclectique. Un rassemblement non gouvernemental des ONG (organisation Non Gouvernemental). Sorte de reflet mondial de la société civile. On y croise Jane Fonda et son mari le patron de CNN, le commandant Cousteau rebaptisé "capitaine planète", le chef indien Raoni accompagné de Brice LalondeSégolène Royal enceinte de huit mois qui plante un arbre. Il y a également des manifestations contre la position des États-Unis sur le climat. C'est un happening permanent. 

Des voix discordantes

On trouve même des opposants à l'événement comme le célèbre volcanologue Haroun Tazieff.

Je suis très anti-Rio, car je suis contre tout ce qui est colossal (...) tout ce qui est gigantesque est sans espoir de réussite. Au point de vue efficacité  pour la protection de la biosphère, je crois que ce sera un coup d'épée dans l'eau".  

-Haroun Tazieff,  volcanologue. 


Message d'espoir

Sous les airs de fête pendant le sommet, le pessimisme des contradicteurs n'est pas partagé, l'espoir est de mise comme cette montgolfière renommée "goutte de l'espoir". 

Rio, c'est le début du 21ème siècle, c'est maintenant que ça commence (...) une étape est marquée dans l'esprit des gens".

-Jacques Bugnicourt, environnement Développement du Tiers Monde -Dakar.

 

Peuples indigènes face à la mondialisation 

A l'occasion du sommet de la terre, les peuples indigènes se retrouvent à Rio pour leur conférence mondiale, l'Indio 92. C'est le moyen pour eux d'exposer au monde leurs revendications.  

"Nous sommes considérés comme des gens qui n'existent pas, les seuls endroits où l'on connaît quelque chose sur nous ce sont les films d'Hollywood. Pourtant nous sommes des gens qui vivons au quotidien avec l'environnement et connaissons des choses écologiques, les gouvernements peuvent le comprendre. Nous sommes directement concernés et peut être avons nous des solutions pour aider à régler ces problèmes". 

-Ed Burnstick, CREE Canada conseiller Indio 92

 

Agir en bon père de famille avec la planète

"Je suis convaincu que dépolluer coûte cher (...) la planète est en train de s'empoisonner chimiquement, nous sommes donc pressés, nous avons le devoir  de gérer la planète en bon père de famille, donc de la rendre aussi propre qu'on l'a trouvé en entrant".

-Michel Rocard, Premier ministre.


Au centre du forum global, l'arbre de vie symbolise en environnement harmonieux. Il est entouré de plus de cinq cent mille lettres envoyées par des enfants du monde entier pour exprimer leurs espoirs en l'avenir.

Revivez ce sommet avec ce magazine de Dominique Détain de RFO Guyane diffusé en 1992  : 

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