Les algues sargasses, un fléau caribéen devenu international

Sargasses aux Antilles
Depuis quelques années, les sargasses s'invitent régulièrement sur les côtes antillaises. Alors que se tient en Guadeloupe un sommet international pour lutter contre ces algues, les archives d'Outre-mer reviennent sur ce phénomène disgracieux, aux multiples conséquences sur la vie quotidienne.
Algues brunes, sargasses... quel que soit leur nom, ces algues qui s'amoncellent sur les côtes des plages de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane sont devenues un véritable poison pour les habitants. Désormais, le phénomène remonte vers le nord, jusqu'aux cotés mexicaines. Ces organismes, ce sont des "micro-algues" brunes, équipées de flotteurs naturels, favorisant ainsi leur expansion. Elles peuvent alors se répandre sur des dizaines de kilomètres le long du littoral. Ce phénomène, dont la persistance est documentée depuis une dizaine d'années environ, n'a cessé de compliquer la vie des habitants, ou encore le tourisme. 

Le reportage de Martinique La1ère, en 2011, lors des premières invasions
©la1ere

Que sait-on exactement sur ces micro organismes? Si ces algues ne sont pas forcément nocives, c'est leur arrivée et sutout leur stagnation en très grand nombre qui est problématique. Originaires de la mer des Sargasses au nord de l'Atlantique, elles se déplacent vers le sud, le long des côtes sud-américaines. On suppose que leur prolifération récente, depuis une décennie, serait due au déboisement de l'Amazonie. Les courants les remonteraient naturellement vers les côtes caribéennes. 
Très vite, la proximité des sargasses va se révéler problématique. Si certains, comme les pêcheurs ou les biologistes se rejouissent du phénomène, d'autres, au quotidien, ne comptent plus les désagréments.

Regardez ce reportage, réalisé par Sophie LONETE en 2015, pour La1ère
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En 2015 le pic d'invasion d'algues sargasses a été un des plus forts. Bien sûr, elles enlaidissent les plages et nécessitent un ramassage quasi quotidien. Pour les activités liées au tourisme c'est un réel fléau, mais ce n'est pas tout. Ces algues, en se décomposant dégagent de l'hydrogène sulfuré, dont l'odeur proche du souffre suffit à vous éloigner du bord de mer. Ces émanations attaquent les voies respiratoires, les yeux, la peau. Elles attaquent également les appareils électroniques, et encore le métal. Les autorités peinent à régler le problème, puisqu'un ramassage suit un autre, et ce presque tous les jours. Les autorités se sont emparées du problème en essayant d'apporter des solutions, ramassage, flotteurs, récupération pour engrais des algues... Il reste que le phénomène demeure, et que chacun tente de s'en accommoder, tout en cherchant à limiter l'impact de ces micro-organismes. Comme ces commerçants du Gosier en Guadeloupe. 

Le reportage de Guadeloupe La1ère, réalisé par Nadine Fadel et R. Lami, le 19 mai 2019 
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