Le couronnement de l’empereur d’Éthiopie d’Hailé Sélassié, de son nom de baptême Ras Tafari Makonen (le redoutable) a été considéré comme la concrétisation de cette prophétie. Ce puissant signe désignait pour les rastas l’Ethiopie comme terre promise et le reste du monde comme la moderne Babylone où la population africaine était retenue en esclavage.
Une popularité mondiale grâce à Bob Marley
Le mouvement rasta prend de l'ampleur en Jamaïque dans les années 70 et se répend aux Antilles plus particulièrement en Martinique et en Guadeloupe. Au début des années 1980, la voix de Bob Marley, le son du reggae envahissent les haut-parleurs domiens.Bob Marley, bien qu’issu du monde rural n’était pas à proprement parler un rasta et il était loin de mener la vie "aïtal" prônée par les frères de la nation africaine. Néanmoins, sans lui et sa musique jamais le mouvement rasta n’aurait atteint à la notoriété mondiale qui est la sienne aujourd’hui
Un mouvement rebel
Les rastas vivent plus ou moins à la marge de la société. Pour vivre conformément aux canons du rastafarisme, la plupart d’entre eux sont des agriculteurs appliquant les principes de culture biologique. Les règles de ce mouvement préconisent de se nourrir de végétaux à l'exception des produits de la vigne et de ne pas couper ni peigner ses cheveux. Ils arborent des "dreadlocks", papillotes que forment naturellement les cheveux frisés qui ne sont pas peignés. Ils les rassemblent souvent dans un grand béret de laine aux couleurs du drapeau éthiopien fait au crochet : le "tam". Ils sont végétariens, ne boivent pas de vin mais fument la "ganja" ou "herbe de la sagesse".Du retour en masse en Afrique, l’idéal du mouvement rasta est devenu l’obtention de toujours plus de liberté. C’est ce mouvement de révolte face au colonialisme qui a séduit les jeunes dans les années 1970, d’autant plus qu’il arrivait en même temps que le mouvement hippy, sa non-violence, son refus de la société de consommation, sa volonté de reconstruire un monde ayant des rapports humains authentiques
1997 - Saint-Martin : mariage rasta
Dans les rues de la ville de Marigot, le cortège fait sentation. Le couple assis dans un carrosse avance lentement. Autour de lui, les
"anges de Dieu" comme ils s'appellent, donnent la cadence en frappant dans leurs mains. Ils sont tous membres de la communauté rasta de Saint-Martin baptisée "solidarité" plus souvent appellée "l'organisation". Elle compte alors une centaine de membres.
Nous nous considérons comme étant le peuple de Jah, les enfants du plus haut Dieu... nous n'avons obtenu aucun grade, aucune position, aucun travail pour faire dans le système. Dieu nous a renvoyé parmis ceux qui nous ont rejeté.
Tonza Jabash
Chacun a sa place, tous ont accepté de se plier aux régles de vie stricte que leur dictent leurs croyances, parfois surprenantes.
La femme a une postion qu'elle doit respecter. Elle doit respecter son mari, elle n'a pas le droit tout le temps à la parole. A la congrégation elle ne parle pas, c'est seulement son mari qui parle. La femme a une postion très humble.
Ataha
Leur mode de vie choque en raison de l'herbe qu'ils fument.
Rasta ne fume pas de drogue, rasta fume la ganja, l'herbe, et l'herbe a été créee par le père, le fils et le Saint-Esprit.
Tonza Jabash
L'herbe est cultivée dans leur potager au mileu de leurs légumes, c'est une des fiertés de cette communauté rasta. Ils vendent leurs produits au marché.
Avec l'argent que nous avons gagné grâce au potager, nous avons construit un temple.
Jahfa
L'argent leur permet d'organiser des campagnes d'information et des concerts avec boissons et nourriture gratuite.
Revivez ce mariage insolite et partez à la découverte de cette communauté Saint Martinoise avec ce reportage de RFO Guadeloupe diffusé le 05/06/1997 :
1999 - La communauté rasta de Guadeloupe
Nous partons maintenant à la rencontre de rastas de Guadeloupe. Ils revendiquent clairement la dépénalisation de la marijuana.
Nous cherchons à demander le droit que chaque rastafari puisse planter son cannabis pour son usage personnel. Et comme ça, on n'aura pas besoin de faire du commerce, du business ou de tremper dans des affaires où on n'est pas supposés être.
Membre de la communauté rasta
Regardez cette enquête de J-C Clément pour RFO Guadeloupe réalisée à l'occasion d'une rencontre organisée à Petit-Bourg en novembre 1999 pour RFO Guadeloupe :
2011 - La Réunion : portrait d'Hubert surnommé "Le Bazarman"
Hubert surnommé "le Bazarman" décide à l'âge de 14 ans construire sa vie autour de la culture rasta. La nature il en a fait son buissness avec la vente de tisanes et plantes médicinales. Chez Bazarman, tout est à l'effigie de Bob Marley ou aux couleurs de Jah. Bob Marley a changé ma vie, il est mort trop jeune, à 36 ans. Il devrait être encore parmis nous, ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont.
Hubert
Decouvrez son portrait réalisé par Rahabia Issa pour Réunion la 1ère et diffusé le 12 mai 2011 :