Archives d'Outre-mer : histoire des jours gras ou l'apothéose du carnaval

Les jours gras du carnaval
Aux Antilles et en Guyane, le carnaval se fête tous les week-ends depuis l'épiphanie. Les jours gras sont le décompte final avant la mort de Vaval, le roi du carnaval.

Lundi gras : les mariages burlesques

Le lundi gras annonce le début de la fin. C'est le jour des mariages burlesques, le jour des contraires. L'homme est déguisé en femme et porte la robe de mariée, la femme porte le costume masculin. Les défilés de ce jour là sont toujours très humoristiques.
En voici un exemple à Cayenne en Guyane en 1995, extrait de "100 ans de carnaval en Guyane" de Geneviève Wiels, RFO : 
©la1ere


Mardi gras : les diables rouges

Le mardi gras est la journée la plus folle du carnaval. C'est l'apothéose festive avant la mort prochaine du roi Vaval, la dernière lutte entre le bien et le mal avant l'entrée en Carême. Le "djab rouj" (diable rouge) est un des personnages caractéristiques du carnaval martiniquais. Aimé Césaire raconte comment il en a découvert l'origine lors d'un voyage en Casamance (Sénégal) dans ce reportage de RFO Martinique :
©la1ere


Mercredi des Cendres : défilé en noir et blanc

Le roi est mort, la population en deuil accompagne Vaval jusqu'à sa dernière demeure. Dans le défilé noir et blanc, on repère aussi les pleureuses qui représentent la veuve (joyeuse) de Vaval. Guy Cornely nous donne une autre explication du défilé du mercredi des cendres et de ses diablesses. Écoutez-le dans ce reportage de 1996 de RFO Guadeloupe, où l'on apprend aussi que l'imposition des cendres des Chrétiens a été repoussée et se fait le vendredi des cendres et non pas le mercredi. L'église a fléchi devant la tradition carnavalesque des Antilles et de la Guyane. 
©la1ere


A la tombée de la nuit, Vaval s'embrase et part en fumée. Mais tout le monde sait que l'an prochain le roi du carnaval renaîtra de ses cendres.