Une promesse de développement
Le général de Gaulle effectue un voyage en Polynésie française en septembre 1966. Il assiste à l'explosion d'une bombe atomique. Dans son discours, il affirme que, pour le service rendu à la France en acceptant d'être le siège du Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP), la Polynésie bénéficiera en compensation d'un fort développement.Il y a d'ailleurs, si j'ose dire, des compensations. Le développement qui accompagne cette organisation du Centre est éclatante. Ce qui devra suivre ne le sera pas moins.
- Charles de Gaulle, président de la République, Tahiti, septembre 1966
Le début de la contestation
Près de cinq ans après le tir de la première bombe H, le 24 août 1968, une manifestation est organisée à Papeete. Le 23 juin 1973, plusieurs milliers de Polynésiens forment un impressionnant cortège dans la capitale tahitienne. Ils défilent derrière leurs élus Pouvanaa a Oopa, sénateur et Francis Sanford, député. Le député Jean-Jacques Servan-Schreiber les accompagne avec d'autres députés, comme lui, opposés aux essais et spécialement venus de l'hexagone.En 1975, les premiers essais souterrains sont réalisés à Fangataufa.
Du moratoire à la reprise
Les essais nucléaires se poursuivent jusqu'en 1992. Un moratoire est annoncé le 8 avril par Pierre Beregovoy, Premier ministre de François Mitterrand. En juin 1995, Jacques Chirac annonce la reprise des essais nucléaires. Cette décision déclenche plusieurs jours de violentes émeutes à Tahiti. La dernière série de tirs se déroule du 5 septembre 1995 au 27 janvier 1996, à Mururoa et à Fangataufa. Les essais sont depuis simulés et modélisés numériquement.Regardez le reportage d'Angélique Le Bouter diffusé dans "7 en Outre-mer" sur France Ô en octobre 2015 :
Une date symbolique en Polynésie
Depuis 2015, plusieurs associations commémorent la date du premier essai nucléaire en Polynésie française. Les associations de défense des victimes des essais se rassemblent le 2 juillet dans les jardins de Paofai à Papeete sur l'île de Tahiti.Nous considérons que le 2 juillet est une date importante dans notre histoire. C’est une date à ne pas oublier. C’est une date qui a bouleversé notre histoire, qui marque les Polynésiens pour toujours. Les conséquences des essais seront là pour encore très longtemps.
- Roland Oldham, président de l'association "Moruroa e tatou", le 28 juin 2018