"La pression est très forte, il est capital de voler bientôt et nos équipes font au mieux pour arriver le plus vite possible à une date de vol", a déclaré Martin Sion, le président exécutif d'ArianeGroup, à l'issue d'une réunion de la "task force" de lancement d'Ariane 6 à l'usine des Mureaux (Yvelines), en région parisienne rapporte l'AFP.
Le nouveau lanceur est destiné à remplacer Ariane 5, qui effectuera la semaine prochaine son dernier vol depuis la base spatiale de Kourou (Guyane française), dont l'activité a plongé depuis l'arrêt des fusées russes Soyouz à la suite de l'invasion de l'Ukraine.
C'est l'une des raisons principales pour lesquelles nous ressentons autant de pression, car la plupart des missions institutionnelles volaient avec Soyouz. C'est pourquoi nous avons besoin d'aller vite pour qu'Ariane 6 délivre rapidement ces missions
Philippe Baptiste - PDG du CNESAFP
En attendant Ariane 6, l'Europe sera quasiment privée d'accès autonome à l'espace durant de longs mois.
Un retard de trois ans sur le programme
"Notre priorité est l'accès indépendant à l'espace", a ajouté le directeur général de l'agence spatiale européenne (ESA) Josef Aschbacher. Les représentants de la "task force" (ESA, CNES, ArianeGroup et Arianespace) n'ont pas donné de date pour le vol inaugural, ni de garantie que l'échéance de fin 2023, fixée à l'automne dernier, soit bien tenue, alors que le programme accuse trois ans de retard.
Le calendrier dépendra de la réussite d'une nouvelle série d'essais durant l'été, notamment un test critique de mise à feu de l'étage supérieur réallumable de la fusée sur le site de l'agence spatiale allemande (DLR) à Lampoldshausen.
Le premier modèle de vol devrait embarquer pour Le Havre à la mi-septembre pour rejoindre Kourou à bord du cargo Canopée. Sur le site des Mureaux, où est assemblé l'étage principal, quatre modèles sont déjà prêts, et l'usine est dimensionnée pour en fabriquer 12 par an à compter de 2025, a-t-on précisé.