ArianeGroup s'offre un cargo à voiles pour transporter jusqu'en Guyane les pièces d'Ariane 6

Le Canopée a été inauguré le jeudi 5 octobre à Bordeaux.
Le Canopée a été inauguré ce jeudi à Bordeaux. Le bateau hybride peut être propulsé par le vent. Une première.

Le Canopée, un cargo hybride construit autour des besoins du programme spatial européen, a une particularité : il est à voiles. Inauguré ce jeudi 5 octobre à Bordeaux, le bateau de 121 mètres de long pour 22 mètres de large est doté de quatre mâts de 37 mètres de haut. Le navire doit faire neuf voyages par an pour acheminer les pièces du lanceur Ariane 6 des ports européens jusqu'à Kourou, en Guyane, où elles seront assemblées.

"C’est un bateau d’un nouveau genre. C’est un bateau de transport polyvalent, on pourra transporter des fusées, des pales d’éoliennes et plein d’autres équipements industriels", s’enthousiasme Jean-Michel Berud, le président de l'entreprise Jifmar Offshore Services, l’armateur. Le cargo est doté d’un système de quilles antiroulis qui permettent à la précieuse cargaison de rester stable pendant toute la traversée. Les essais, entamés au mois de juillet, se sont "bien passés" selon l’armateur. "On a encore besoin de tester le bateau sur une traversée océanique", précise-t-il. Le voyage est prévu pour le milieu du mois d’octobre.

Des dizaines de tonnes de carburant économisées par voyage

"On a une vraie volonté de réduire nos empreintes carbones", affirme le responsable du plan de transport Ariane 6, Eric Le Nechet. Le Canopée sert cet objectif. "C’est un bateau qui va économiser des dizaines de tonnes de fuel par voyage. On économise vraiment des tonnes de carburant par jour grâce aux voiles", souligne Nils Joyeux, directeur général d’Alizés, l’affréteur du Canopée.

Le bateau a couté plus cher à construire, mais en revanche on fait des économies de carburant. Demain les prix des énergies fossiles devraient augmenter, la règlementation va se durcir et les voiles vont devenir franchement rentables. À plus 5 ans, plus 10 ans, ArianeGroup va vraiment se féliciter d’avoir opté pour l’énergie du vent.   

Nils Joyeux, directeur général d’Alizés

Il est difficile de chiffrer précisément les économies d’énergies permises par le cargo hybride, car ces dernières dépendent de la vitesse attendue du bateau pendant le voyage : si le transport est urgent, il faut utiliser les moteurs, mais quand le cargo peut prendre son temps, l’équipage peut utiliser les voiles au maximum.