Les premières Assises nationales des violences faites aux jeunes filles et aux femmes dans les Outre-mer, organisées par le projet FFTOM du 5 au 7 avril à Paris, ont été conclues dimanche par des préconisations devant servir à la rédaction d’un "Livre blanc" qui sera remis au gouvernement.
Organisées par le projet associatif Figures de Femmes Totem des Outre-Mer (FFTOM), porté par la Martiniquaise Chantal Clem, les premières Assises nationales des violences faites aux jeunes filles et aux femmes dans les Outre-mer se sont terminées dimanche au Musée de l’Homme à Paris. Durant trois jours, les participant.e.s se sont penchés sur les multiples problématiques des violences affectant les femmes en Outre-mer, avec un état des lieux précis, et l’examen de thématiques telles que la domination masculine et les inégalités, l’alibi culturel, l’impact sur les enfants, le rapport au corps, la parole aux victimes et le long travail de reconstruction.
Dimanche, la majorité des recommandations a souligné l’importance d’une meilleure implication des pouvoirs publics dans la lutte contre les violences envers les jeunes filles et les femmes dans les Outre-mer. "Les lois existent mais il faut une volonté politique", a déclaré Lesley Porte, directrice de l’association l’Arbre à Fromager en Guyane. "Par exemple nous n’avons pas de plan départemental relatif à la violence contre les femmes. Il faut également des programmes pour les auteurs de violence et engager une vraie réflexion sur cette question."
Pour George Colette Arnaud, de l’association Culture Egalité Martinique, "il faut intervenir pour que les rôles hiérarchisés traditionnels changent. La violence est le symbole de la société patriarcale et nous devons travailler sur la conscientisation des femmes". Selon elle, il faudra remettre le futur Livre blanc aux collectivités territoriales et locales des Outre-mer. "Il y a des choses à faire chez nous. Il y a un axe collectif sur lequel nous devons agir pour amener le plus grand nombre de personnes à comprendre le système et les rapports sociaux dans lesquels nous vivons. Il faut que les femmes sachent qu’elles peuvent devenir actrices de leur émancipation collective". George Colette Arnaud souhaite également l’implication de la communauté éducative et le financement de campagnes d’information et de sensibilisation.
Carmen Couleux, directrice de l’association SOS violences sexuelles en Nouvelle-Calédonie, a souligné l’ampleur du problème des violences contre les femmes et intrafamiliales dans ce territoire. Point positif cependant, en dépit de l’existence de deux droits, coutumier et français, certains procureurs ont fait de ces violences une priorité, et même si la victime retire sa plainte, le procureur poursuit. "Il est cependant difficile de pérenniser les actions de prévention et de suivi à cause de la diminution des subventions", regrette-elle. "Il faudrait une vraie volonté du gouvernement local". Carmen Couleux rappelle également que les médecins ont une obligation légale de signalement des violences qu'ils estiment subies par leurs patientes.
Échanges passionnants
Ces journées ont débouché sur des échanges passionnants avec des acteurs de terrain comme des représentants d’associations locales, des chercheurs et des sociologues, pour aboutir dimanche après-midi à la formulation de propositions pour la rédaction d’un "Livre blanc". Une fois terminé, ce dernier sera remis à Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, ainsi qu'à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Annick Girardin, ministre des Outre-mer.Dimanche, la majorité des recommandations a souligné l’importance d’une meilleure implication des pouvoirs publics dans la lutte contre les violences envers les jeunes filles et les femmes dans les Outre-mer. "Les lois existent mais il faut une volonté politique", a déclaré Lesley Porte, directrice de l’association l’Arbre à Fromager en Guyane. "Par exemple nous n’avons pas de plan départemental relatif à la violence contre les femmes. Il faut également des programmes pour les auteurs de violence et engager une vraie réflexion sur cette question."
Pour George Colette Arnaud, de l’association Culture Egalité Martinique, "il faut intervenir pour que les rôles hiérarchisés traditionnels changent. La violence est le symbole de la société patriarcale et nous devons travailler sur la conscientisation des femmes". Selon elle, il faudra remettre le futur Livre blanc aux collectivités territoriales et locales des Outre-mer. "Il y a des choses à faire chez nous. Il y a un axe collectif sur lequel nous devons agir pour amener le plus grand nombre de personnes à comprendre le système et les rapports sociaux dans lesquels nous vivons. Il faut que les femmes sachent qu’elles peuvent devenir actrices de leur émancipation collective". George Colette Arnaud souhaite également l’implication de la communauté éducative et le financement de campagnes d’information et de sensibilisation.
"Renforcer l’existant"
"Il faut renforcer déjà l’existant", affirme quant à elle Chantal Luissint, de l’Observatoire féminin de Guadeloupe. "Nous devons engager des actions de sensibilisation et de prévention, faire des séminaires d’information pour éviter la banalisation du cycle de violence". Étape également essentielle, multiplier les lieux d’écoute où les femmes peuvent s’exprimer, puis renforcer la prise en charge des victimes afin qu’elles puissent retrouver un logement, un emploi etc. "Et pour cela il faut pouvoir trouver des professionnels sur tout le territoire", ajoute Chantal Luissint, qui insiste aussi sur l’aide à apporter aux enfants souffrant des répercussions des violences, avec des thérapies familiales adaptées.Carmen Couleux, directrice de l’association SOS violences sexuelles en Nouvelle-Calédonie, a souligné l’ampleur du problème des violences contre les femmes et intrafamiliales dans ce territoire. Point positif cependant, en dépit de l’existence de deux droits, coutumier et français, certains procureurs ont fait de ces violences une priorité, et même si la victime retire sa plainte, le procureur poursuit. "Il est cependant difficile de pérenniser les actions de prévention et de suivi à cause de la diminution des subventions", regrette-elle. "Il faudrait une vraie volonté du gouvernement local". Carmen Couleux rappelle également que les médecins ont une obligation légale de signalement des violences qu'ils estiment subies par leurs patientes.