Athlétisme : une enquête administrative lancée à l'Insep après les accusations de violences conjugales visant Wilfried Happio

L'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) dans le bois de Vincennes, à Paris.
La ministre des Sports et des Jeux Olympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a demandé l'ouverture d'une enquête administrative à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) sur les violences qu'aurait fait subir l'athlète martiniquais à son ex-compagne.

Une enquête administrative va être lancée sur les accusations de violences conjugales visant l'athlète Wilfried Happio pour les "faits qui auraient eu lieu à l'Insep", a fait savoir jeudi le ministère des Sports et des JO à l'AFP.

"À la demande la ministre, une enquête administrative sera conduite au sein de l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) pour les faits qui y auraient eu lieu", a indiqué le ministère.

Il sera également "attentif aux suites données" au signalement fait à la justice par la Fédération française d'athlétisme (FFA) jeudi après ces accusations de violences conjugales formulées par une ex-compagne dans un témoignage publié dans Le Monde.

Un passif avec la justice

Dans un long article du quotidien, Maria (prénom d'emprunt) raconte les violences conjugales qu'elle dit avoir subies de la part de Wilfried Happio entre 2018 et 2019, quand elle était en couple avec l'athlète. La jeune femme n'a jamais porté plainte, mais assure l'envisager "sous peu".

Cet athlète, sélectionné pour les JO, avait précédemment été visé par une plainte pour agression sexuelle pour des agissements qui auraient été commis à l'Insep. La plainte devant la justice avait été classée sans suite en juin 2023. Six mois plus tôt, il n'avait pas non plus été sanctionné à la suite d'une enquête interne de l'Insep.

Wilfried Happio avait lui-même porté plainte après avoir été frappé au visage le 25 juin 2022 à Caen lors des Championnats de France d'athlétisme par le frère de la plaignante.

En octobre 2023, le directeur général de l'Insep, temple du sport du haut-niveau français, Fabien Canu, avait reconnu devant les députés "un déficit d'information" sur les violences sexistes et sexuelles dans son établissement, récemment mis en cause par des athlètes pour son inaction sur le sujet.

Depuis 2020, dans le sillage d'une enquête du média Disclose, et du livre de la championne de patinage Sarah Abitbol où elle révèle des viols subis quand elle était adolescente par son entraîneur, le sport français découvre par secousses des affaires de violences sexuelles et sexistes dans de nombreuses fédérations.