Attentats au Sri Lanka : le pape exprime sa "tristesse" dans son message pascal

Le pape François a exprimé sa "tristesse" après les attentats meurtriers au Sri Lanka qui ont endeuillé le dimanche de Pâques et ciblé notamment des églises catholiques, soulignant sa proximité avec "toutes les victimes d'une si cruelle violence".
"J'ai appris avec tristesse la nouvelle des graves attentats, qui précisément aujourd'hui, jour de Pâques, ont porté deuil et douleur dans plusieurs églises et autres lieux de réunion au Sri Lanka", a déclaré le pape depuis la loggia du Vatican devant une foule de 70.000 personnes, juste après la traditionnelle bénédiction Urbi et orbi (à la ville de Rome et au reste du monde).
    
Au moins 207 personnes ont été tuées dimanche et plus de 450 blessées dans une série d'explosions dans des hôtels de luxe et des églises du Sri Lanka où était célébrée la messe de Pâques. Des condoléances et des appels à défendre la liberté religieuse se sont multipliés dans le monde.
 

Une allocution anti-bellicisme   

Le pape a exprimé sa "proximité affectueuse à la communauté chrétienne, touchée pendant qu'elle était recueillie et en prière, et à toutes les victimes d'une si cruelle violence". Le chef des 1,3 milliard de catholiques avait effectué une visite dans l'île du Sri Lanka en janvier 2015, insistant alors dans un sermon sur la liberté de croire sans contrainte dans un pays traversé par des tensions ethniques et religieuses.
    
Il a célébré dimanche matin la messe de Pâques sur la place Saint-Pierre -le moment liturgique le plus important de la tradition chrétienne évoquant la résurrection du Christ-, avant de saluer la foule et gagner à midi la loggia de la basilique pour son allocution de Pâques. Un tour d'horizon des zones de conflits de la planète, dont les accents les plus pressants ont concerné la Libye de nouveau en guerre.
 

 "Mettre fin à la course aux armements"   

"Que les armes cessent d'ensanglanter la Libye où, de nouveau, des personnes sans défense meurent ces dernières semaines et où de nombreuses familles sont contraintes à quitter leur propre maison", a lancé le pape. Avant d'exhorter les parties à "choisir le dialogue plutôt que l'oppression, en évitant que s'ouvrent à nouveau les blessures d'une décennie de conflits et d'instabilité politique".
    
Les combats ont redoublé d'intensité samedi aux portes de Tripoli, après l'annonce par les forces loyales au gouvernement d'union nationale (GNA) d'une "phase d'attaque" contre les troupes du maréchal Khalifa Haftar lancées à la conquête de la capitale libyenne.
    
Le pape, qui suit de très près la situation en Syrie, a également déploré que le peuple syrien soit "victime d'un conflit qui perdure". "C'est plutôt le moment de renouveler l'engagement pour une solution politique", a-t-il plaidé. Pour lui, la priorité est d'affronter "la crise humanitaire" et de favoriser "le retour en sécurité des personnes déplacées et de celles qui se sont réfugiées dans les pays limitrophes, surtout au Liban et en Jordanie".
 

Des références au Soudan    

Le souverain pontife a aussi administré une piqûre de rappel au président sud-soudanais Salva Kiir et au chef rebelle Riek Machar pour qu'ils s'engagent pour "le bien-être commun et la réconciliation de la Nation." MM. Kiir et Machar viennent de se rencontrer au Vatican pour une retraite spirituelle inédite de deux jours, à l'issue de laquelle le pape François avait exprimé son espoir que "les hostilités cesseront enfin et que l'armistice sera respecté", avant de s'agenouiller pour embrasser les pieds des deux rivaux, image qui a fait le tour du monde. 
    
Mais samedi le président sud-soudanais a appelé le chef rebelle à rentrer "urgemment" au pays pour y former un gouvernement d'unité nationale, estimant que tout retard "détruirait" les espoirs de paix du peuple de ce pays en guerre civile. Le pape a eu aussi une pensée pour le Soudan voisin "qui traverse un moment d'incertitude politique" avec la destitution du chef de l'Etat Omar el Béchir, pour les enfants du Yémen "épuisés par la faim et la guerre".
    
Face à ces souffrances planétaires, il a une nouvelle fois appelé "à mettre fin à la course aux armements et à la diffusion préoccupante des armes" par les pays les plus économiquement développés.