Si la France s'apprête dimanche à passer à l'heure d'été, la problématique ne concerne pas les territoires ultramarins, qui ne changent jamais d'heure, une particularité méconnue dont ils se sont accommodés.
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Le changement d'heure a été instauré en 1976 pour réaliser des économies d'énergie, sous des latitudes européennes où les écarts d'ensoleillement entre l'été et l'hiver sont importants. Ce qui n'est pas le cas pour la majorité des territoires ultramarins.
"Notre positionnement proche de l'Équateur fait que la durée du jour ne varie que très peu", explique Jean-Noël Degrace, chef du centre Météo-France Antilles Guyane. "On n'a pas besoin de changer d'heure pour faire des économies d'énergie (...) Très peu de pays changent d'heure dans la Caraïbe, et ceux qui le font, comme Haïti, c'est souvent pour des raisons géopolitique ou économiques, ou pour être calés sur d'autres fuseaux horaires, les États-Unis par exemple".
"Pour quelqu'un qui vit en Europe, il y a une grande différence entre l'ensoleillement d'été et d'hiver", renchérit Maurice Henry, responsable de l'association Volcans et Planètes en Martinique. "Pour nous, pas de grande différence entre les heures du coucher du soleil des différentes saisons."
Seule exception, Saint-Pierre et Miquelon : ce territoire de l'Atlantique nord change d'heure deux fois par an, mais en fonction du Canada, du fait de sa proximité géographique. Cette année, les habitants de ce petit archipel sont passés à l'heure d'été, trois semaines avant la métropole. La Nouvelle-Calédonie, elle, a tenté à plusieurs reprises le passage à l'heure d'été permanent, mais est toujours revenue à son fuseau horaire d'origine. En 2009, une pétition du collectif "Une heure de clarté en plus" a recueilli 5.000 signatures, sans succès. "Nous n'aurons jamais de longues journées pour profiter de la mer ou des commerces en sortant du travail", déplore Danielle Chichemanian, instigatrice de la pétition. Pour Martine Cornaille, présidente du parti écologiste Alliance citoyenne pour la transition, "les économies d'énergie sont illusoires, car le pic du matin annihile le gain du soir".
Principale conséquence indirecte du changement d'heure métropolitain, le décalage horaire des Outre-mer avec Paris évolue de plus ou moins une heure, selon que l'on passe à l'heure d'été ou d'hiver. Aux Antilles, le décalage horaire avec Paris évolue ainsi entre -6 heures en été, -5 heures en hiver. Pour Joëlle Ramanick, qui vit en Martinique, cela pose quelques problèmes quand elle veut appeler sa fille à Montpellier: "Il faut que je compte les heures et que je me réveille plus tôt aussi parfois. (...) Ca m'est arrivé d'appeler trop tard".
Une gymnastique à laquelle les Outre-mer semblent habitués. "Tout ou presque s'effectue en ligne, le décalage horaire n'a donc que très peu d'influence sur les services de l'Etat", précise-t-on du côté de la préfecture réunionnaise. Pour André Néron, ancien directeur général des services du conseil général de Guyane, le principal inconvénient concerne surtout "l'heure d'arrivée et de départ des avions" vers la métropole.
Ainsi, la Guyane préfère que la métropole reste à l'heure d'hiver (4 heures de décalage contre 5 en été), à l'inverse de La Réunion qui préfère l'heure d'été (2 heures contre trois). Dans cette île de l'océan indien, le passage à l'heure d'été de la métropole fait surtout le bonheur des amateurs de football. "Cela nous permet de suivre les matchs une heure plus tôt. C'est mieux quand on travaille le lendemain", sourit François, supporter du PSG.
"Notre positionnement proche de l'Équateur fait que la durée du jour ne varie que très peu", explique Jean-Noël Degrace, chef du centre Météo-France Antilles Guyane. "On n'a pas besoin de changer d'heure pour faire des économies d'énergie (...) Très peu de pays changent d'heure dans la Caraïbe, et ceux qui le font, comme Haïti, c'est souvent pour des raisons géopolitique ou économiques, ou pour être calés sur d'autres fuseaux horaires, les États-Unis par exemple".
"Pour quelqu'un qui vit en Europe, il y a une grande différence entre l'ensoleillement d'été et d'hiver", renchérit Maurice Henry, responsable de l'association Volcans et Planètes en Martinique. "Pour nous, pas de grande différence entre les heures du coucher du soleil des différentes saisons."
"C'est inutile"
A La Réunion non plus, pas de changement d'heure, "parce que c'est inutile", lance Jacques Ecormier, chef prévisionniste à Météo France. "La différence entre l'été et l'hiver ne sera que d'une heure, une heure trente, cela n'a aucun intérêt en matière d'économie d'énergie", estime-t-il.Seule exception, Saint-Pierre et Miquelon : ce territoire de l'Atlantique nord change d'heure deux fois par an, mais en fonction du Canada, du fait de sa proximité géographique. Cette année, les habitants de ce petit archipel sont passés à l'heure d'été, trois semaines avant la métropole. La Nouvelle-Calédonie, elle, a tenté à plusieurs reprises le passage à l'heure d'été permanent, mais est toujours revenue à son fuseau horaire d'origine. En 2009, une pétition du collectif "Une heure de clarté en plus" a recueilli 5.000 signatures, sans succès. "Nous n'aurons jamais de longues journées pour profiter de la mer ou des commerces en sortant du travail", déplore Danielle Chichemanian, instigatrice de la pétition. Pour Martine Cornaille, présidente du parti écologiste Alliance citoyenne pour la transition, "les économies d'énergie sont illusoires, car le pic du matin annihile le gain du soir".
Divergences
Principale conséquence indirecte du changement d'heure métropolitain, le décalage horaire des Outre-mer avec Paris évolue de plus ou moins une heure, selon que l'on passe à l'heure d'été ou d'hiver. Aux Antilles, le décalage horaire avec Paris évolue ainsi entre -6 heures en été, -5 heures en hiver. Pour Joëlle Ramanick, qui vit en Martinique, cela pose quelques problèmes quand elle veut appeler sa fille à Montpellier: "Il faut que je compte les heures et que je me réveille plus tôt aussi parfois. (...) Ca m'est arrivé d'appeler trop tard".Une gymnastique à laquelle les Outre-mer semblent habitués. "Tout ou presque s'effectue en ligne, le décalage horaire n'a donc que très peu d'influence sur les services de l'Etat", précise-t-on du côté de la préfecture réunionnaise. Pour André Néron, ancien directeur général des services du conseil général de Guyane, le principal inconvénient concerne surtout "l'heure d'arrivée et de départ des avions" vers la métropole.
Quel impact économique ?
Mais pour les entreprises ultramarines, ce changement d'heure "peut impacter le business", notamment en cas de télétravail ou télémaintenance, explique la Fédération des entreprises d'Outre-mer. "Comme le modèle économique est encore très dépendant de l'Hexagone, chaque entreprise veut avoir la plus grande plage horaire de communication avec Paris", ce qui entraîne des intérêts divergents entre les territoires, au moment où les députés européens ont voté pour une suppression du changement d'heure saisonnier en 2021.Ainsi, la Guyane préfère que la métropole reste à l'heure d'hiver (4 heures de décalage contre 5 en été), à l'inverse de La Réunion qui préfère l'heure d'été (2 heures contre trois). Dans cette île de l'océan indien, le passage à l'heure d'été de la métropole fait surtout le bonheur des amateurs de football. "Cela nous permet de suivre les matchs une heure plus tôt. C'est mieux quand on travaille le lendemain", sourit François, supporter du PSG.