A la vue désolante de leurs plages paradisiaques souillées par la marée noire, beaucoup d'habitants du nord-est du Brésil craignent que la haute saison touristique ne soit déjà compromise, même si leur mobilisation a permis de rapidement nettoyer des plages.
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Le président Jair Bolsonaro l'a lui-même dit dimanche soir : "le pire est à venir". Dans le Pernambouc, sur les plages de Paiva, d'Itapuama et d'Enseada dos Corais, à une trentaine de kilomètres de Recife, la population s'est retrouvée désemparée quand les premières galettes de pétrole sont apparues, le 21 octobre. Sans matériel de protection et sans savoir quoi faire face à une telle catastrophe, pêcheurs, guides de tourisme et nombre d'autres habitants dont les revenus dépendent de la fréquentation de ces plages n'ont pas hésité à ramasser les résidus pétroliers qui jonchaient le sable.
Certains se sont même jetés à la mer pour tenter de retirer la masse visqueuse qui flottait entre les vagues, apportant avec elle une forte odeur d'essence. "Des gens sont entrés dans l'eau sans gants, sans le moindre équipement de sécurité, au milieu du pétrole. Je n'avais jamais vu une chose pareille", raconte Glaucia Dias de Lima, une vendeuse de noix de coco sur la plage.
À Itapuama, une photo iconique de l'AFP sur laquelle on peut voir le désarroi du jeune Everton Miguel dos Anjos, 13 ans, émergeant de cette eau noirâtre recouvert de pétrole a permis de montrer toute la dimension de ce drame humain. Le gouvernement a beau avoir mobilisé plus de 2.700 militaires, avec des dizaines d'avions et de navires, la population juge cette réaction trop tardive et insuffisante.
"Nous voyons que la nature appelle au secours. Nous ne pouvons pas attendre" que les pouvoirs publics se chargent du nettoyage, souligne Vandecio Santana, un pêcheur de fruits de mer, en retirant une tache noire d'une racine.
"Ce désastre va affecter le tourisme, c'est sûr", déplore Giovana Eulina, une guide d'écotourisme qui connaît chaque recoin de Cabo de Santo Agostinho.
"Il va falloir mettre en place des campagnes pour faire venir les gens ici", ajoute cette femme bien en chair et souriante, qui affiche fièrement un tatouage de la déesse des mers Iemanja sur son mollet.
Beatriz Montes Bastos profite du dernier de ses dix jours de vacances avec ses amies sur la plage de Calhetas, une petite crique baignée d'une eau cristalline. Elle est partie de Maceio, dans l'Etat voisin d'Alagoas, remontant vers le nord en passant par Maragogi, une des plages emblématiques du nord-est du Brésil, et s'est à peine rendue compte de la marée noire. "Sur une seule plage nous avons vu quelques petites galettes, mais il y avait pas mal de touristes et les hôtels étaient pleins", explique-t-elle.
Dimanche, des habitants de plusieurs cités balnéaires du Pernambouc ont organisé des cérémonies sur les plages pour remercier les bénévoles qui se sont chargés du nettoyage et pour montrer aux touristes que les bords de mer étaient propres à présent. "Il ne faut pas qu'ils cessent de venir", résume Glaucia.
Certains se sont même jetés à la mer pour tenter de retirer la masse visqueuse qui flottait entre les vagues, apportant avec elle une forte odeur d'essence. "Des gens sont entrés dans l'eau sans gants, sans le moindre équipement de sécurité, au milieu du pétrole. Je n'avais jamais vu une chose pareille", raconte Glaucia Dias de Lima, une vendeuse de noix de coco sur la plage.
À Itapuama, une photo iconique de l'AFP sur laquelle on peut voir le désarroi du jeune Everton Miguel dos Anjos, 13 ans, émergeant de cette eau noirâtre recouvert de pétrole a permis de montrer toute la dimension de ce drame humain. Le gouvernement a beau avoir mobilisé plus de 2.700 militaires, avec des dizaines d'avions et de navires, la population juge cette réaction trop tardive et insuffisante.
La nature "appelle au secours"
Même si le sable semble propre quand on observe la plage de loin, Glaucia continue à ramasser de fines boulettes noires qui continuent d'affluer de temps en temps. À quelques kilomètres de là, à l'embouchure de la Massangana, le pétrole continue de souiller des racines de plantes de la mangrove, un écosystème riche en biodiversité."Nous voyons que la nature appelle au secours. Nous ne pouvons pas attendre" que les pouvoirs publics se chargent du nettoyage, souligne Vandecio Santana, un pêcheur de fruits de mer, en retirant une tache noire d'une racine.
Craintes sur le tourisme
Dans l'attente de résultats de tests chimiques sur la qualité de l'eau de mer pour la baignade et des poissons pour la consommation, les habitants s'inquiètent à l'approche des fêtes de fin d'année, quand la fréquentation est la plus forte."Ce désastre va affecter le tourisme, c'est sûr", déplore Giovana Eulina, une guide d'écotourisme qui connaît chaque recoin de Cabo de Santo Agostinho.
"Il va falloir mettre en place des campagnes pour faire venir les gens ici", ajoute cette femme bien en chair et souriante, qui affiche fièrement un tatouage de la déesse des mers Iemanja sur son mollet.
"Ne pas cesser de venir"
Les mauvaises nouvelles s'enchaînent pour l'écotourisme au Brésil, avec l'arrivée le week-end dernier des premiers fragments de résidus pétroliers sur l'archipel d'Abrolhos, près de Bahia, un sanctuaire pour les baleines à bosse et pour des formations coralliennes uniques au monde. Mais les touristes qui sont déjà sur place dans le Pernambouc, au nord de Bahia, ne semblent pas trop perturbés.Beatriz Montes Bastos profite du dernier de ses dix jours de vacances avec ses amies sur la plage de Calhetas, une petite crique baignée d'une eau cristalline. Elle est partie de Maceio, dans l'Etat voisin d'Alagoas, remontant vers le nord en passant par Maragogi, une des plages emblématiques du nord-est du Brésil, et s'est à peine rendue compte de la marée noire. "Sur une seule plage nous avons vu quelques petites galettes, mais il y avait pas mal de touristes et les hôtels étaient pleins", explique-t-elle.
Dimanche, des habitants de plusieurs cités balnéaires du Pernambouc ont organisé des cérémonies sur les plages pour remercier les bénévoles qui se sont chargés du nettoyage et pour montrer aux touristes que les bords de mer étaient propres à présent. "Il ne faut pas qu'ils cessent de venir", résume Glaucia.