Australie : quasi épargné par le coronavirus, le Territoire du Nord déconfine

Vue aérienne du rocher d'Uluru dans le Territoire du Nord australien.
Le déconfinement est très avancé dans le Territoire du Nord australien. Des activités de loisirs sont de nouveau autorisées si les distances physiques sont respectées. On n‘a compté que 33 cas de covid-19 et aucun décès lié à la maladie dans cet Etat peu peuplé avec une forte population aborigène.
Le Territoire du Nord est le premier Etat australien a fortement relâcher les mesures de confinement. Depuis près d’une semaine, des sports sans contact physique, des cérémonies de mariage et d’obsèques avec plus de dix invités sont autorisés. Des parcs sont rouverts.
 

Les Marines peuvent venir

Mieux, comme chaque année depuis 2012, près de 2500 Marines américains vont effectuer des manœuvres pendant six mois après une quarantaine. Ce déploiement intervient dans le cadre de l'alliance militaire entre cinq pays anglophones, dont les Etats-Unis et l'Australie. Contestée, surtout dans les communautés indigènes, avec le coronavirus, l'arrivée des militaires américains, prévue début avril, avait été repoussée.

"Cette décision est basée sur la capacité prouvée du pays à gérer l’impact du Covid-19, aussi bien que sur le respect strict par les Marines de la quarantaine de 14 jours et d’autres engagements", a commenté la ministre de la Défense australienne, Linda Reynolds, sur ABC News Australia. "Accueillir cette activité importante de l’Alliance nous donne des bénéfices opérationnels et montre notre engagement conjoint pour la sécurité régionale.” Selon le ministre chargé du Territoire du Nord, Michael Gunner, la présence des Marines "donnera un coup de pouce énorme à l’économie locale. C’est exactement ce qu’il nous faut en ce moment", a-t-il déclaré sur le même média. 
 

Faible impact du covid-19

Ce déconfinement assez large est lié à une situation sanitaire enviable. Cet Etat de 240.000 habitants (moins d’1% de la population australienne), n’a connu que 33 cas de covid-19, contre 6.815 pour l’ensemble de l’Australie. Tous venaient d’ailleurs. Il n’y a eu aucun mort de la maladie sur le territoire le plus isolé du pays devenu l’exemple à suivre en Australie.

Nous avons réussi à faire quelque chose dans notre territoire qui n’a pas été accompli dans le monde entier", se félicite  Hugh Heggie, chef des services de santé, "nous n’avons aucun cas de transmission intra-communautaire.
 

Des frontières toujours fermées…

Ces résultats sont liés notamment à la fermeture des frontières de l’Etat. Elle a été décidée au début de l’épidémie (un peu ce qu’a fait Wallis-et-Futuna). De même, comme ailleurs en Australie, des conseils aborigènes éditent des brochures et des vidéos en 17 langues locales pour se protéger contre le virus. C’est plus efficace que du matériel en anglais, surtout pour les personnes âgées, qui sont particulièrement à risque, et pour les  50% d’Aborigènes qui souffrent de maladies cardiovasculaires ou rénales chroniques et de cancers.
 

Tout comme le parc Uluru

Les frontières de l’Etat restent fermées. Tout comme le célèbre parc Uluru-Kata. Cela afin de protéger les 4000 membres de la tribu anangu, propriétaire du parc. Près de 300.000 touristes le visitent chaque année. Certains font l’ascension du rocher géant, Ayers Rock, sacré pour les Anangus, qui est situé à l’intérieur.

En octobre dernier, à la demande des Anangu, la montée du rocher avait été interdite aux visiteurs, qui selon les chefs indigènes, ne respectaient pas leurs traditions. Les Anangu vivent près du parc dans plusieurs communautés qui ont toujours été interdites aux visiteurs. En 1985, le gouvernement australien a rendu le parc aux Anangu, qui le louent à Canberra pour 99 ans. Les 80.000 Aborigènes du Territoire du Nord résident principalement dans des villages isolés à travers cet Etat vaste comme deux fois et demie la France.