Australie : des stages de survie en brousse rencontrent un grand succès

Image d'un bivouac de Gordon Dedman en brousse
Après les incendies et le coronavirus, des habitants des grandes villes australiennes ont besoin d’effectuer un retour à la nature en se rapprochant des cultures aborigènes. C’est ce que leur propose Bushcraft Survival, un programme mis au point par un militaire qui rencontre un grand succès.
Les onze participants au Bushcraft Survival (Survie dans la Brousse), organisés par Gordon Dedman, un militaire, ne sont pas des survivants d’un désastre nucléaire. Mais après les immenses feux de brousse qui ont enfumé les cités l’an dernier, puis le coronavirus qui frappe surtout des centres urbains, ils ont ressenti le besoin de quitter la ville pour se reconnecter pendant trois jours avec la nature, en apprenant à y survivre.

Déjà "pendant le confinement prolongé, beaucoup de citadins australiens se sont réfugiés à la campagne" observe Petra Campbell, membre du parti Australie durable, jointe par Outre-mer la 1ere. "Cet isolement et les théories évangéliques sur la fin du monde, ont suscité un grand intérêt pour l’apprentissage de la survie en brousse".
 

Retrouver des savoir-faire ancestraux

Près du parc national Kuringgai, à Ingleside, au nord de Sydney, le programme de Bushcraft Survival forme aux techniques souvent issues de la culture des Aborigènes du Territoire du Nord. Par exemple : construire un abri, faire un feu, naviguer avec l’aide du soleil et les étoiles, trouver des plantes comestibles, envoyer des signaux de secours, et faire des noeuds.

Mes parents et grands-parents utilisaient ces savoir-faire, mais tout ça se perd”, regrette George Hamza, un participant, auprès de l’agence Reuters. “Pour mes enfants, leurs vies tournent autour de l’IPhone, l’ordinateur et toute l’électronique à l’intérieur de la maison. Je veux les amener dans la nature pour qu’ils s’y sentent à l’aise. Et je veux tout apprendre avec eux.” “Je voulais me lancer un défi… voir si je pouvais vivre dans la brousse et survivre avec peu de choses”, explique Wade Ambrose, un autre participant.
 

Détox et confiance en soi

Pendant le confinement j’étais coincé dans la folie des supermarchés en ville” confie George Hamza à Reuters, “mais quelques jours ici sont comme une “détox”, dans tout ce monde urbain.” Pour Gordon Dedman, “cette pandémie a montré à quel point nous sommes déconnectés de l’environnement, notre habitat naturel”. L’instructeur explique à Reuters qu’ “apprendre ces pratiques est une première étape pour se rapprocher de la nature. Et les gens viennent aussi pour apprendre l’autodiscipline, ça leur donne confiance en eux.” 

Un retour de la confiance en soi que confirme David Scanlan, un autre membre du groupe. “Il nous apprend à établir des priorités de survie pour chaque situation et à être relax dans la nature sauvage.
 

Engouement pour les stages

Dans l’armée, Gordon Dedman gère des opérations de protection dans des zones désertiques du Territoire du Nord, peuplées par des Aborigènes. Sa grande expérience de l’habitat sauvage est connue et suscite un intérêt croissant pour ses activités.

Petra Campbell qui gère aussi des projets d’infrastructures durables et enseigne le management environnemental est, elle-même, très intéressée par son programme : "En tant que femme qui essaie de vivre de façon durable sur 200ha de terre sauvage entre Sydney et Brisbane, j'aimerais apprendre toutes ces pratiques pour améliorer mes connaissances et mes capacités de survie ici sur ma propriété."
Les prochains stages devraient rapidement faire le plein…