L'Autorité Environnementale sceptique concernant le plan de développement de l'énergie à Wallis et Futuna

Instance consultative, l'Autorité Environnementale a rendu un avis mitigé sur la programmation pluriannuelle de l'énergie de Wallis et Futuna jusqu'en 2023. L'AE estime que la péréquation tarifaire de l'électricité va à l'encontre de l'objectif de réduction de 50% de la consommation énergétique.
L'Autorité Environnementale est une instance consultative qui donne des avis, rendus publics, sur les évaluations des impacts des grands projets et programmes sur l’environnement. Ce jeudi 8 février, elle a communiqué ses conclusions concernant le plan pluri-annuelle de l'énergie à Wallis et Futuna jusqu'en 2023. Et cet avis est mitigé.

L'AE a examiné l'ordonnance du 12 mai 2016 qui prévoit dans ses grandes lignes d'instaurer la péréquation tarifaire pour le prix de l'électricité, tout en souhaitant réduire d'ici à 2050 de 50% la consommation énergétique. Ultime objectif fixé pour Wallis et Futuna : parvenir en 2050 ) l'autonomie énergétique grâce au développement des énergies renouvelables. 

Péréquation, mais... 

L'ordonnance de 2016 a pour but de mettre fin à une situation dénoncée unanimement sur le territoire : jusque là, les tarifs de l'électricité étaient 5 fois plus chers que dans le reste de la France. En déplacement à Wallis et Futuna en octobre 2016, François Hollande, alors président de la République, avait gravé dans le marbre la mise en place de la péréquation tarifaire, qui doit être progressivement instaurée jusqu'en 2020. Si cette décision politique n'est pas critiquée par l'Autorité Environnementale, l'instance souligne que la baisse des tarifs de l'électricité devrait naturellement entraîner "une forte augmentation des consommations électriques" sur le territoire. Ce qui vient en contradiction avec l'objectif fixé par l'ordonnance : "réduire la consommation énergétique finale de 50% en 2050".

Energies renouvelables 

Autre volet critiqué par l'Autorité Environnementale : le développement des énergies renouvelables. Il s'agit "surement d'une opportunité", souligne l'AE, qui exprime ensuite un scepticisme certain : "vu les ressources mobilisables sur ce territoire isolé, l’Ae s’interroge sur sa capacité à mener à bien un tel processus. L'Ae recommande de préciser l’interprétation à donner de la notion d’autonomie énergétique applicable à Wallis-et-Futuna à l'horizon 2050. Elle recommande de construire un plan d’action pour le déploiement des énergies renouvelables et de ne pas engager d’investissement qui se révélerait inutile ou contre-productif pour atteindre les objectifs de la PPE (tel l’acquisition de nouveaux groupes électrogènes).

L'avis complet de l'AE

Il est à retrouver en cliquant dans le document ci-dessous :