Les autorités de Nouvelle-Calédonie ont souhaité jeudi la création d'un "comité de coordination de sauvetage de la SLN", filiale d'Eramet en difficulté, redoutant une fermeture. L’Etat est de nouveau sollicité. Au même moment, à Londres, le cours du nickel approche les 15.000 dollars.
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Créée en 1880, la Société Le Nickel est la plus ancienne compagnie minière mondiale en activité. Elle a contribué à façonner l’histoire économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie. "Pour les pouvoirs publics calédoniens, la fermeture de la SLN n'est donc pas une option", ont indiqué dans une déclaration commune à la presse les dirigeants de la Province Sud, de la mairie de Nouméa et du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, à propos du premier employeur privé de l'archipel.
Il faut sauver et développer la SLN
Tous les acteurs calédoniens concernés ont souhaité la mise en place d'un "comité de coordination de sauvetage de la SLN", invitant l'Etat, Enercal -société de production et de distribution d'énergie-et l'entreprise elle-même à s'y joindre. "La SLN c'est 1.800 emplois directs et 8.000 emplois induits. Si elle fermait, l'impact sur nos comptes sociaux, déjà en difficulté, entrainerait un écroulement du système", a déclaré Thierry Santa, président du gouvernement local, en charge du secteur minier. A Paris, de source proche du dossier, on indique se féliciter "de la mobilisation de tous les acteurs concernés pour que tout soit mis en œuvre pour permettre la sauvegarde puis le développement de la SLN qui est le premier producteur mondial de ferronickel pour l’acier inoxydable."
Pertes réduites mais toujours importantes
La SLN perd environ 1 milliard CFP (8,3 millions euros) par mois après sept exercices consécutifs dans le rouge aggravés par la crise mondiale du cours des matières premières qui a culminé en 2016. L'hypothèse d'une procédure de sauvegarde auprès du tribunal du commerce est sur la table. Elle permettrait d’assurer la pérennité de la SLN. L'industriel, qui dispose d'une raffinerie et de quatre sites miniers, a mis en place un plan de sauvetage axé sur trois leviers: l'augmentation du temps de travail, la hausse des exportations de minerai brut et surtout la réduction du coût de l'énergie "qui serait deux fois plus élevé plus élevé pour la SLN (148 dollars / mWh) que pour la moyenne de l’industrie mondiale du nickel (70 dollars / mWh)" indique un expert du secteur sous couvert d’anonymat.
Plan de sauvetage opérationnel
Malgré une série d'aléas, les deux premiers volets du plan de savetage sont opérationnels. En revanche, la révision du prix de l'électricité qu'Enercal - dont la Nouvelle-Calédonie est l'actionnaire majoritaire - vend à la SLN, en complément de celle de sa centrale au fuel, est toujours en discussions. "Si on veut baisser ce coût de l'énergie, sans que cela pèse pour les consommateurs calédoniens, nous avons besoin de l'Etat", a déclaré Sonia Backès, présidente de la province sud, prônant une "plus grande coordination des acteurs" du dossier.
Les autorités se sont également engagées à "tout mettre en oeuvre" pour que la future centrale au gaz naturel liquéfié (GNL), qui doit permettre à la SLN de réduire son coût de production et son empreinte environnementale, soit construite dans les délais d'ici 2023, en dépit d'un "retard important" . Une urgence, alors que des groupes chinois construisent actuellement des centrales au charbon pour des usines de nickel en Indonésie, qui entreront en service d’ici 2022 et viendront concurrencer la SLN mais aussi KNS (Koniambo Nickel).
La situation de la SLN sera examinée lors du prochain conseil d'administration d'Eramet, qui sera suivi de la publication des derniers résultats du groupe, dont ceux de la SLN, le 24 juillet à Paris.
Et pendant ce temps, le nickel poursuit sa hausse
La flambée des cours du nickel, le métal de l’acier inoxydable et des batteries vertes, qui gagne 12 % sur la semaine à la Bourse des métaux de Londres (LME), apporte une bouffée d’oxygène à la Nouvelle-Calédonie, le sixième producteur mondial et à la SLN. Menace d’embargo indonésien sur les exportations de minerai en 2022, forte production chinoise de séries 300 d’acier inoxydable au nickel, à 14.755 dollars la tonne, au plus haut depuis juin 2018 le cours du nickel "affiche la plus forte performance des métaux industriels sur la semaine " indiquent le Metal Bulletin de Londres et le Financial Times. L’éventuel déclenchement d’une procédure de sauvegarde de la SLN permettrait donc de donner "du temps au temps" au producteur calédonien, ce que la Bourse des métaux de Londres semble avoir choisi d’accorder, bien involontairement, à la filiale du groupe Eramet.
Il faut sauver et développer la SLN
Tous les acteurs calédoniens concernés ont souhaité la mise en place d'un "comité de coordination de sauvetage de la SLN", invitant l'Etat, Enercal -société de production et de distribution d'énergie-et l'entreprise elle-même à s'y joindre. "La SLN c'est 1.800 emplois directs et 8.000 emplois induits. Si elle fermait, l'impact sur nos comptes sociaux, déjà en difficulté, entrainerait un écroulement du système", a déclaré Thierry Santa, président du gouvernement local, en charge du secteur minier. A Paris, de source proche du dossier, on indique se féliciter "de la mobilisation de tous les acteurs concernés pour que tout soit mis en œuvre pour permettre la sauvegarde puis le développement de la SLN qui est le premier producteur mondial de ferronickel pour l’acier inoxydable."
Pertes réduites mais toujours importantes
La SLN perd environ 1 milliard CFP (8,3 millions euros) par mois après sept exercices consécutifs dans le rouge aggravés par la crise mondiale du cours des matières premières qui a culminé en 2016. L'hypothèse d'une procédure de sauvegarde auprès du tribunal du commerce est sur la table. Elle permettrait d’assurer la pérennité de la SLN. L'industriel, qui dispose d'une raffinerie et de quatre sites miniers, a mis en place un plan de sauvetage axé sur trois leviers: l'augmentation du temps de travail, la hausse des exportations de minerai brut et surtout la réduction du coût de l'énergie "qui serait deux fois plus élevé plus élevé pour la SLN (148 dollars / mWh) que pour la moyenne de l’industrie mondiale du nickel (70 dollars / mWh)" indique un expert du secteur sous couvert d’anonymat.
Plan de sauvetage opérationnel
Malgré une série d'aléas, les deux premiers volets du plan de savetage sont opérationnels. En revanche, la révision du prix de l'électricité qu'Enercal - dont la Nouvelle-Calédonie est l'actionnaire majoritaire - vend à la SLN, en complément de celle de sa centrale au fuel, est toujours en discussions. "Si on veut baisser ce coût de l'énergie, sans que cela pèse pour les consommateurs calédoniens, nous avons besoin de l'Etat", a déclaré Sonia Backès, présidente de la province sud, prônant une "plus grande coordination des acteurs" du dossier.
Les autorités se sont également engagées à "tout mettre en oeuvre" pour que la future centrale au gaz naturel liquéfié (GNL), qui doit permettre à la SLN de réduire son coût de production et son empreinte environnementale, soit construite dans les délais d'ici 2023, en dépit d'un "retard important" . Une urgence, alors que des groupes chinois construisent actuellement des centrales au charbon pour des usines de nickel en Indonésie, qui entreront en service d’ici 2022 et viendront concurrencer la SLN mais aussi KNS (Koniambo Nickel).
La situation de la SLN sera examinée lors du prochain conseil d'administration d'Eramet, qui sera suivi de la publication des derniers résultats du groupe, dont ceux de la SLN, le 24 juillet à Paris.
Et pendant ce temps, le nickel poursuit sa hausse
La flambée des cours du nickel, le métal de l’acier inoxydable et des batteries vertes, qui gagne 12 % sur la semaine à la Bourse des métaux de Londres (LME), apporte une bouffée d’oxygène à la Nouvelle-Calédonie, le sixième producteur mondial et à la SLN. Menace d’embargo indonésien sur les exportations de minerai en 2022, forte production chinoise de séries 300 d’acier inoxydable au nickel, à 14.755 dollars la tonne, au plus haut depuis juin 2018 le cours du nickel "affiche la plus forte performance des métaux industriels sur la semaine " indiquent le Metal Bulletin de Londres et le Financial Times. L’éventuel déclenchement d’une procédure de sauvegarde de la SLN permettrait donc de donner "du temps au temps" au producteur calédonien, ce que la Bourse des métaux de Londres semble avoir choisi d’accorder, bien involontairement, à la filiale du groupe Eramet.