La région de "Mboudé vote oui". Sur la grand place de leur village du nord-ouest des Comores, les hôtes de la caravane du président ont affiché la couleur. Lundi, ils soutiendront comme un seul homme sa réforme contestée de la Constitution.
•
A la tête de l'archipel pauvre de l'océan Indien depuis son élection en 2016, Azali Assoumani a convoqué les électeurs le 30 juillet pour leur faire approuver un texte qui lui permettrait, entre autres, de rempiler pour dix ans de plus. Les adversaires politiques de l'ancien putschiste l'accusent depuis des mois de dérive autoritaire et ont choisi de boycotter le scrutin, qu'ils jugent "illégal".
Leur décision a ouvert au chef de l'Etat un boulevard politique sur lequel il n'a pas manqué de s'engouffrer. A quelques jours du vote, il fait aujourd'hui étape à Ntsaouéni, paisible chef-lieu côtier de la région du Mboudé, sur l'île de la Grande-Comore. Chemise orangée et collier de jasmin autour du cou, il déroule ses arguments à une foule bariolée, sagement assise sur des chaises de plastique blanc.
Fraîchement dévoilé, son projet de révision constitutionnelle modifie le régime de la présidence tournante instauré en 2001, qui a permis de ramener le calme dans l'archipel après une série de crises séparatistes et de coups d'Etat. Ce système attribuait successivement la présidence à un candidat de chacune des trois îles du pays, élu pour un mandat unique de cinq ans.
Sur le dais dressé entre les maisons qui encerclent la grand place de Ntsaouéni, les orateurs se succèdent au micro pour louer les vertus de la réforme.
"C'est un référendum pour l'avenir du pays", assure le ministre des Finances Said Ali Said Chayhane.
Battu par Azali Assoumani en 2016, Achirafi Said Hachim s'est rallié à sa cause et vante aujourd'hui son "esprit éclairé". "Azali est le Kylian Mbappé de la politique", s'enflamme l'industriel Mihidhoir Sagaf, qui assimile l'art du louvoiement politique prêté au chef de l'Etat à celui des dribbles du jeune footballeur sacré champion du monde avec la France.
Un boulevard politique
Leur décision a ouvert au chef de l'Etat un boulevard politique sur lequel il n'a pas manqué de s'engouffrer. A quelques jours du vote, il fait aujourd'hui étape à Ntsaouéni, paisible chef-lieu côtier de la région du Mboudé, sur l'île de la Grande-Comore. Chemise orangée et collier de jasmin autour du cou, il déroule ses arguments à une foule bariolée, sagement assise sur des chaises de plastique blanc.Nous proposons une révolution des idées qui permettra au pays de se débarrasser des obstacles sur sa route vers le développement, lance Azali Assoumani.
Présidente tournante
Fraîchement dévoilé, son projet de révision constitutionnelle modifie le régime de la présidence tournante instauré en 2001, qui a permis de ramener le calme dans l'archipel après une série de crises séparatistes et de coups d'Etat. Ce système attribuait successivement la présidence à un candidat de chacune des trois îles du pays, élu pour un mandat unique de cinq ans.Élection anticipée
Si le oui l'emporte lundi, le chef de l'Etat a promis de remettre son mandat en jeu et d'organiser dès 2019, selon les nouvelles règles, une élection présidentielle anticipée à laquelle il sera candidat. Son projet prévoit aussi la suppression des trois postes de vice-présidents des Comores, celle de la Cour constitutionnelle et fait de l'Islam la "religion d'Etat" du pays, à 99% musulman.
Ministre des finances
Sur le dais dressé entre les maisons qui encerclent la grand place de Ntsaouéni, les orateurs se succèdent au micro pour louer les vertus de la réforme."C'est un référendum pour l'avenir du pays", assure le ministre des Finances Said Ali Said Chayhane.
La nouvelle Constitution est une arme contre la pauvreté, une voie pour des Comores émergentes à l'horizon 2030.